Les dernières instructions concernant l'investissement décidées par les pouvoirs publics font encore parler d'elles. Après les inquiétudes affichées par certains investisseurs étrangers, les spécialistes sont venus donner leur avis sur la question. En utilisant le mot «risque», ces derniers, il faut le dire, n'ont pas mâché leurs mots s'agissant de cette instabilité juridique qui porte, selon eux, un préjudice à l'attractivité économique du pays. C'est ainsi que des économistes du bureau de consulting Ernest&Young ont mis l'accent, hier, sur «la stabilité» qui doit être un élément central dans le développement de l'économie algérienne. Les spécialistes ont aussi émis le vœu de ne plus voir le plan comptable national reporté. Ainsi, pour M. Philippe Ausseur, un des membres du bureau, ce qui est demandé maintenant aux autorités, c'est de clarifier ce qui a été décidé pour qu'il ait une sérénité et une stabilité à tous les niveaux. Le conférencier pense que même les opérateurs algériens ont besoin de cette clarification. Le deuxième élément qui paraît important à ses yeux est l'application du nouveau plan comptable national. «Ce plan est indispensable à l'économie algérienne», a-t-il dit, souhaitant qu'il n'y ait plus de report. Selon lui, c'est «un progrès qu'il faut absolument engager». Il dira dans la foulée que «le dialogue et la concertation devraient s'installer entre l'administration fiscale et les entrepreneurs». S'agissant de l'informel, Philippe Ausseur estime qu'il ne faut pas prendre le phénomène comme une fatalité, bien au contraire. Les opérateurs activant dans l'informel représentent une force économique qui doit être ramenée dans le formel avec des incitations et des mesures fiscales. Les spécialistes ayant assisté, hier, au 1er symposium des décideurs économiques organisé à l'hôtel Hilton par Ernest&Young, ont, par ailleurs, évoqué quelques failles perçues dans le système économique algérien. Bien que plusieurs secteurs soient en plein essor actuellement, relèvent-ils, les effets du programme des privatisations demeurent limités, le tissu de PME est dispersé et l'accès aux capitaux est difficile et limité. Les spécialistes ont pointé du doigt également le système bancaire qui doit être modernisé pour devenir un élément accompagnateur du développement économique. La culture économique est aussi mise à l'index, selon l'évaluation des experts. Ainsi, M. Philippe Ausseur, dans sa communication, n'a pas caché qu'une vraie réflexion stratégique doit se faire et toucherait tous les segments d'un secteur. Il énumère, entre autres éléments, une culture de l'engagement et du résultat, la satisfaction du client et pas seulement la production d'un bien, la mise en œuvre et le pilotage de la croissance. Plusieurs thématiques dédiées aux entreprises ont été présentées par ailleurs. A citer la conception et la mise en œuvre des projets de croissance, l'anticipation et la gestion des risques d'une entreprise en croissance et le défi du nouveau plan comptable national. S. B.