Konrad Adenauer Stiffung a organisé hier à Alger, en collaboration avec l'Association algérienne des ressources humaines (ALGRH) et GTZ un séminaire international intitulé les «managers face aux exigences de concurrence et aux risques de gestion». Dans une économie mondialisée, le manager remplit une fonction complexe, une mission difficile. L'obligation de résultats, de performance, c'est une préoccupation majeure, un objectif central dans l'entreprise d'aujourd'hui. Le manager est appelé à gérer une somme de données, d'imprévus, de conflits… L'ensemble de ces éléments, la rencontre en question en a discuté. Dans une longue communication, Vincent Chagué, professeur, maître de conférences à l'IAG de Limoges, a mis en exergue, entre autres, la gestion des conflits. Les entreprises connaissent des situations de conflits internes qui peuvent être liés à un différend dans le travail, une mésentente entre deux salariés, une grève généralisée. Vincent Chagué estime que de tels conflits peuvent avoir des conséquences graves sur le bon fonctionnement et la pérennité des entreprises. Souvent, les managers ont, selon lui, tendance à ne pas voir ou vouloir voir les conflits comme s'ils en avaient peur. L'intervenant schématise qu'un conflit est une structure molle qui peut évoluer, s'étendre et se généraliser. Et, conséquemment, elle peut avoir des conséquences désastreuses, dit-il. Pourtant, créer les conditions du dialogue suffit souvent pour désamorcer un conflit. C'est pourquoi, il est important de disposer d'une méthodologie de gestion de conflits qui permette de les appréhender plus sereinement. Vincent Chagué recommande la bonne manière : elle consiste à faire un diagnostic de la situation puis à choisir une approche pour résoudre le conflit. La première tâche est de repérer les signes de tension dans son équipe. Il y en a de flagrants : les «coups de gueule», l'absentéisme, les congés de maladie à répétition. D'autres sont plus discrets : les sous-entendus, le mauvais esprit, la rétention d'information… Cette étape terminée, il faudra diagnostiquer la situation à partir de trois éléments : il faudra identifier la nature du conflit, en déterminer les facteurs sous-jacentes qui peuvent être liés à l'information, à la perception ou à la fonction, repérer le stade de développement du conflit. Vincent Chagué a souligné que plus le manager intervient tôt dans un conflit, plus grandes sont les chances d'être efficaces. Cela s'applique-t-il aux entreprises nationales ? Qu'en est-il de la gestion dans nos entreprises ? Le président de ALGRH, A. Mana, estime que le système SGT ayant cours à l'ère socialiste a produit toute une génération de managers en fin de carrière aujourd'hui, pour une bonne partie d'entre eux. De bons managers ayant de l'expérience, il est difficile d'en trouver aujourd'hui, selon lui. A. Mana note par ailleurs qu'il ne faut pas «dépénaliser» l'acte de gestion parce que, si on le faisait, on ouvrirait la voie à toutes les dérives. Son souhait est qu'il y ait plus de «transparence» dans la gestion. Y. S.