L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a adressé une correspondance au président de la République dans laquelle elle lui fait part des doléances des professionnels du secteur du BTPH qui connaît une situation peu reluisante, lui demandant d'apporter des rectificatifs au code des marchés publics. Dans une conférence de presse pour évaluer les premières assises nationales du BTPH, tenues à Annaba le 18 juin dernier, le président de cette organisation patronale M. Kheloufi, a déclaré que «seul le chef de l'Etat est à même de toucher à ce code». Selon lui, «il y a de la corruption et du favoritisme dans l'attribution des marchés». C'est pourquoi et pour en finir avec ce problème, l'AGEA demande la mise en place d'une structure locale et nationale pour surveiller les choses et les faire dans les règles de l'art. «Ce n'est que de cette manière qu'on pourra arrêter ces pratiques qui sont en train de tuer les entreprises», dira le conférencier. Toujours pour ce qui est de ce dossier, le président de l'AGEA a souligné que ce code des marchés est très bien fait mais que les textes d'application font défaut, puisque chacun des responsables locaux l'applique à sa manière. «La sous-traitance n'a pas été évoquée puisque aucun texte de loi n'en parle, ce qui fait qu'elle existe dans la réalité de façon informelle», explique-t-il. La question lancinante du ciment a été aussi soulevée. M. Kheloufi se dit contre l'importation de ce produit indispensable et que le mieux serait d'augmenter les capacités de production nationales et surtout de réguler le marché. «Il est urgent de régler ce problème de ciment», dira l'intervenant, estimant que «les 13 millions de tonnes produites annuellement par les entreprises publiques sont suffisantes pour construire 1 million de logements». Et d'appeler à une meilleure organisation pour contrecarrer «la spéculation dans le réseau de distribution», et à «professionnaliser l'exploitation des carrières pour ce qui est des agrégats». Pour ce qui est des indices des prix, M. Kheloufi a déclaré qu'ils ne reflètent pas la réalité de l'augmentation des prix des matériaux de construction. La doléance de l'UGEA est de les publier chaque mois au niveau local et chaque trimestre au niveau national. Sur la mise à niveau des entreprises, les assises ont fait ressortir le caractère urgent de cette opération puisque nombreuses sont les sociétés qui le demandent. Cette organisation patronale demande au ministère de l'Industrie d'accompagner les entreprises ayant déjà bénéficié de cette opération dans le cadre du Meda I, et au ministère de la PME pour celles qui n'en ont jamais bénéficié. Le conférencier n'a pas manqué de demander un accompagnement direct au plan équipement. M. Kheloufi conclut en disant que, vu le retard accusé dans la réalisation du programme quinquennal d'un million de logements, il est temps de se prendre en charge pour régler définitivement tous les problèmes, y compris ceux de l'impôt. B. A.