Photo : Riad Par Badiaa Amarni 95% des entreprises algériennes qui exposent dans des manifestations économiques à l'international ou en Algérie ne font pas de bilan, indique l'expert consultant M. Kamel Khelifa qui a animé une rencontre sous le thème «Le média Salon ou comment assurer le retour sur l'investissement», au siège de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Selon lui, rares sont les sociétés qui prennent des mesures du feed-back pour savoir au moins qui s'intéresse à leurs produits. Si certains font un travail de fond pour déterminer la nature des visiteurs (professionnels, curieux…) et la clientèle nouvelle, la majeure partie des entreprises exposant dans une foire ou une autre ne se donnent pas la peine pour faire ce travail. Plus souvent, explique ce consultant, les mêmes responsables de ces entreprises se posent la question combien coûte un salon mais jamais combien rapporte-t-il. Ceci est dû, d'un côté, au fait de participer à des évènements par injonction d'une tutelle mais aussi à l'absence de contrat de performance et également de formation. Aujourd'hui, «il faut savoir que la question de participer ou pas ne se pose même plus et qu'être présent à un salon est un investissement qui requiert un retour», signale-t-il. Le media salon, déclare l'intervenant devant un parterre de professionnels, est un élément de communication pour aller vendre le produit et exige des stratégies à développer. Malheureusement, en Algérie nous ne savons pas encore faire les choses et Algex fait vraiment ce qu'elle peut en étant sur tous les fronts. Seulement, s'il n'y a pas d'extension, vers les ambassades entres autres, et si l'information ne circule pas, toute stratégie serait vaine. Exposant les nombreux critères de participation à un salon, les objectifs… l'expert a attiré l'attention sur l'existence de 450 à 500 environs de salons professionnels dont beaucoup opèrent loin de tout professionnalisme. Il mettra l'accent sur la nécessité d'aller vers la normalisation de ces salons pour de meilleurs résultats. Autre point important développés par l'expert l'absence d'assurance qui est un problème récurrent posé aux organisateurs et exposants eux-mêmes. Très peu de responsables assurent leurs produits qu'ils emmènent pour exposition afin de se prémunir contre tout risque d'incendie ou encore de perte… «C'est une culture et un reflexe que nous n'avons pas en Algérie», fait savoir M. Khelifa, ajoutant que «même les agences d'assurance ne font peut être pas assez d'efforts dans ce sens». Pour lui, «il y a du travail à faire là-dessus car ce sont plus de 400 organisateurs et des sommes colossales qui sont exposées». Pour exporter il faut s'organiser et travailler de façon professionnelle suggère le conférencier qui n'a pas manqué de rappeler qu'en 1970, l'Algérie a exporté pas moins de 1,2 million de tonnes de fruits et légumes dont 60% des primeurs, à l'exemple des mandarines. «Si nous voulons nous repositionner, nous devons aller vers la qualité et développer un savoir-faire», conclut-il.