Un Institut des sciences et techniques nucléaires sera créé pour permettre à l'Algérie de former ses propres ressources humaines dans ce domaine, a déclaré lundi dernier à Oran le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. La création de cet établissement, dont l'implantation est prévue à Ghardaïa, a été décidée pour former les cadres nationaux et mettre un terme à la dépendance du pays en matière d'engineering, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse animée en marge de sa visite de travail à Oran. Ce projet intervient dans le cadre de la stratégie visant à une meilleure maîtrise de l'engineering, à même de permettre au pays de construire ses propres centrales, solaires notamment, a-t-il expliqué, lors de cette rencontre organisée au siège de l'activité Aval de Sonatrach. M. Khelil a tenu à préciser, dans ce contexte, que la décision de création de ce futur institut «ne signifie pas pour autant que l'Algérie a décidé de se doter d'une centrale nucléaire». La création d'une centrale nucléaire exige une analyse profonde avant la prise de décision politique qui tienne compte de ses avantages mais également de ses inconvénients tant sur le plan financier qu'environnemental, a-t-il ajouté. Entre autres inconvénients pris en considération dans la réflexion évoquée par le ministre, il citera la nature sismique du sol, le fait que l'uranium doit être enrichi alors que l'Algérie ne dispose pas encore des moyens nécessaires pour cette opération, et le traitement des déchets radioactifs. «Les contraintes du nucléaire ne se posent pas, en revanche, de la même manière avec le solaire, mais l'aspect onéreux est commun aux deux énergies», a observé M. Khelil. Si le pays semble mieux disposé à prendre option pour l'énergie solaire, le nucléaire, lui, ne constitue pas pour le moment une question d'urgence, a-t-il dit.