La question de l'indisponibilité de médicaments, sinon leur rupture dans le pays, est, curieux hasard, d'actualité à chaque fois que l'été s'annonce. Cela dure depuis près d'une dizaine d'années… Etrange.Les scientifiques, sur cet aspect du raisonnement, jouent évidemment facile et argumentent plus à raison qu'à tort parce que toute la saison estivale est propice même si elle a l'avantage de contrarier la progression d'une épidémie comme la grippe porcine. Il y a donc l'été mais aussi les statistiques ô combien exponentielles des malades chroniques parce que, malheureux signe des temps, l'Algérie évolue à une vitesse de la lumière sur ce plan… Mais les personnes concernées ne peuvent qu'avoir l'âge de leurs artères. Ils sont des millions souffrant de diabète, souvent un peu plus compliqué, des cardiaques, des hypertendus, des asthmatiques qui ne font rien, en fait, pour «s'éviter» quelques complications qu'une bonne hygiène de vie, une discipline qui les atténue sans les régler. Une situation de ce genre devant laquelle, malheureusement, les structures ad hoc des pouvoirs publics paniquent. Elle est sans conteste l'œuvre de puissants lobbies locaux, nationaux et internationaux de l'industrie pharmaceutique et leurs relais d'écoulement dans le pays. Le stockage de l'une des explications de la pénurie organisée est une réalité qui ne saurait être occultée. Il suffirait juste de se souvenir des sabotages successifs de l'unité Saïdal d'insuline de Constantine. Ces lobbies ne sont-ils d'ailleurs pas parvenus à leur fin : la production des 5 millions d'unités de stylos injectables ne démarrera jamais. Le projet étant tombé à l'eau pour cause officielle d'investissement non rentable, le summum de l'hypocrisie des responsables nationaux et des Dr. Folamour des lobbies évoqués. La gestion farfelue des différentes structures hospitalières, notamment, est l'autre argument béton de la pénurie des produits à l'intérieur même desdites enceintes. Un contrôle inopiné décidé ici et maintenant dans n'importe quel CHU du pays dévoilerait la gabegie dans ce domaine. Les produits réputés non disponibles sont souvent surstockés dans les magasins et frappés de péremption depuis des années. Il s'agit, en général, de ceux parmi les plus chers et surtout primordiaux pour les grands malades. En conclusion, pénurie et rupture existent, elles ne sont pas l'apanage de l'Algérie seulement. Le monopole de l'hypocrisie, l'incompétence, l'insouciance, l'inhumanité… si. A.L.