Photo : Sahel Par Wafia Sifouane Dès l'entrée dans le hall, une grande image d'Ahellil des Gouraras vous frappe : le son de leur musique diffusée à travers un documentaire projeté dans le stand vous plonge directement dans l'ambiance mystique des Sahraouis. Sur les côtés, on observe certains instruments de percussion utilisés dans ce genre de célébration. Les stands sont aménagés sous forme de huttes faites de tissu naturel. «C'est pour plonger les visiteurs dans l'ambiance africaine», déclare le guide. Tel un labyrinthe, le couloir vous mène vers une autre culture, un autre art venu du Togo, la cérémonie du Gélédè. Une soirée organisée en l'honneur de la mère primordiale Lya Nla, une cérémonie dirigée par les femmes qui témoignent de leur rôle majeur dans la société des Yorubas. Suivant le chemin, c'est au tour des trompes de Tagbana de captiver. Elles sont faites à partir de tronc d'arbre et recouvertes de peau de vache, c'est un instrument utilisé dans toutes les cérémonies. Aussi, les visiteurs pourront découvrir le sosso bala, un instrument qui a tout l'air d'un balafon mais que l'on considère comme sacré en Guinée. La légende raconte que cet instrument a été offert, jadis, par un djinn au chef de la tribu. Depuis, il est soigneusement gardé couvert d'un drap blanc. Il n'est joué que par les chefs de tribu en des occasions importantes. On découvre aussi les tissus faits d'écorces d'arbre. Ces dernières après une longue ébullition sont séchées et utilisées comme tissus. Un art qui a tendance à disparaître vu la déforestation qui touche l'Ouganda. Mais sans aucun doute la pièce la plus terrifiante de l'exposition est le Gul Wamkulu du Malawi : un homme masqué qui représente les esprits profanes. Il fait son apparition durant les grandes fêtes pour donner des leçons moralisantes aux jeunes enfants. «Tous ce que fait le Gul est interdit aux enfants», explique le guide. Le Malawi nous fera part aussi d'une autre spécialité qui est le vimbuza, une danse de guérison effectuée par des femmes pour chasser les esprits maléfiques qui hantent les gens malades. Le Zimbabwe, de son côté, nous révélera la mystérieuse danse de fertilité appelée «la danse Mbende Jerusarema». Une danse exercée lors des fêtes de mariage ou de naissance avec des pas très sensuels. Quant à la Zambie, elle est représentée par «la mascarade de Mkishi». Dès leur circoncision, les enfants sont livrés à eux-mêmes dans la forêt sauvage afin d'acquérir le savoir-faire et les principes de la vie en communauté. Après trois mois d'exil, ces enfants reviennent chez eux habillés de costume et portant des masques dont chacun représente un esprit sacré. Aussi, le Nigeria apportera une touche de savoir et de sagesse avec le système de divination ifa. Pratiqué par les Yorubas, ce système repose sur un calcul très complexe auquel les gens ont recours lorsqu'ils se trouvent confrontés à des choix difficiles. Par ailleurs, les visiteurs pourront se délecter du savoir-faire des Zafimaniry, un village de Madagascar dont les habitants se sont spécialisés dans la sculpture du bois. L'exposition est riche et ornée de pièces authentiques venues de différents musées africains. Chaque art est expliqué par un documentaire projeté systématiquement dans chaque rayon avec aussi de grandes photos et statuettes. Les masques accrochés donnent un air très spirituel à cette œuvre collective. Comme le meilleur est réservé pour la fin, l'exposition du patrimoine immatériel se clôturera avec une autre exposition consacrée aux arts anciens. Une grande collection d'objets d'antan gardés dans des vitrines et classés par thèmes. Des thèmes de vie quotidienne tels que la naissance, le mariage, la cuisine, la chasse, la vie royale et la mort. Parmi les œuvres exposées, on pourra distinguer des instruments de musique ancestraux, des ustensiles de cuisine faits à partir de bois ou d'argent, des tenues royales ou encore des couteaux et des arcs.