De notre envoyée spéciale à Djemila Wafia Sifouane C'est sous un ciel couvert et quelques gouttelettes de pluie que les citoyens de Djemila ont savouré le spectacle de la soirée de dimanche dernier. A l'affiche, plusieurs noms de la chanson algérienne avec des styles variés. Le premier à monter sur scène est le nouveau visage de la chanson pour jeunes, cheb Fares, connu pour ses titres de stades vu qu'il chante sur l'équipe régionale de football de Sétif. Le temps de chauffer le public souffrant du froid qui s'est temporairement installé, il cédera les planches au genre kabyle représenté par le Franco-Algérien Ali Izouran. Très content de sa première participation à ce festival, il fera bouger la foule avec sa musique rythmée. Il chantera l'amour, l'Algérie : Aakass, Salamou et Atrouh à Tizi. Il profitera de cette opportunité pour glisser un message de paix et d'espoir aux jeunes Algériens. Un message venu du cœur qui dissuade les jeunes d'émigrer clandestinement tout en les encourageant à aimer leur pays. Son passage est très apprécié au même titre que celui du baron de la aïta chaouia, Hassen Dadi, qui impressionnera le public avec ses prouesses vocales. Il interprétera une sélection de vieilles chansons chaouies. On citera la reprise de Aïn El Kerma de Aïssa El Djermouni et un standard intitulé Esseraha. Se plaignant de l'état de la chanson chaouie, il a affirmé que les voix se font rares de nos jours, y compris la voix féminine. Il est presque minuit, mais le public semble s'obstiner à veiller ; son vœu sera exaucé avec la venue de Benzina, un grand nom de la chanson constantinoise. Il touche presque à tous les genres avec un penchant pour le malouf, le style phare de cette région. Il reprendra son tube Ya Sara qui sera entonné en chœur par le public ou encore Sabrina. Ce n'est que vers 1h00 que se pointe la star réservée pour la deuxième partie de la soirée, Fella Ababsa. Vêtue d'une robe de soirée jaune, la belle «chouchoute de l'Algérie» fait une entrée majestueuse, accompagnée de son orchestre sous la baguette du pianiste Djamel Bafdel. Surprise par l'accueil très chaud, elle se donne à fond, interprétant une palette de ses anciens titres, ceux ayant fait son succès. En véritable professionnelle, la «princesse» maîtrise parfaitement la scène mais aussi le public avec lequel elle s'adonne au jeu du partage. Il chante en chœur avec elle, une parfaite harmonie s'installe. Fella n'hésite pas à s'adresser directement aux jeunes qui l'affectionnent particulièrement. Parmi ses titres, Moul echech, Rani djai, Ya Salah ou encore Ahl elmeghna. Mais elle créera la folie en reprenant Ygoulou, un morceau avec lequel elle tente de régler ses comptes avec les mauvaises langues, le tout avec une touche d'humour, ce qui démontre sa force de caractère. A la demande du public, composé de familles et de jeunes, elle prolongera sa prestation jusqu'à 3 h 00. Cette soirée s'est distinguée des précédentes par la qualité des spectacles. La chanson «propre» et recherchée était bel et bien présente au théâtre antique de Djemila.