De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Difficile de s'adapter à ce changement qui aurait été pour le mieux annoncé d'emblée avec toute sa batterie de mesures concernant son application dans le secteur étatique. C'est une constatation émise par la majorité de la population à Constantine qui estime que la transition est réalisée en mi-figue, mi-raisin. Ainsi, il va sans dire que la mise en branle du week-end presque… normal aura été vécu différemment. Les moins dynamiques n'ont pas trouvé beaucoup de difficulté à braver l'entame, partagée entre marché le matin et prière l'après-midi. Ce qui n'est pas vraiment le cas pour l'autre frange, habituellement plus active le jeudi matin avant la translation vers le vendredi matin. Du moins en grande partie, le passage au week-end semi-universel n'a pas été perçu tel un changement dans les us des Constantinois. De fait, les rues et ruelles de la ville des Ponts étaient graduellement animées durant la matinée comme à l'accoutumée et les commerces étaient ouverts à la population. Jusque-là on ne sentait pas vraiment cette transition tant les services étatiques étaient les grands absents. Ce qui aura éclipsé la métamorphose. Par ailleurs, les buralistes étaient départagés puisque bon nombre d'entre eux n'ont pas daigné déroger à leur rituel en dépit de la sortie sur les étals de la plupart des quotidiens. Autrement dit, ils ont gardé leurs plis fermés jusqu'à hier où ils proposaient des numéros du vendredi. Il est à noter que les Constantinois ont rallié les plages limitrophes pour rester dans l'ambiance de l'ancienne aura de fin de semaine. Dans l'après-midi, la ville «se faisait morte», ce qui est la caractéristique de la cité millénaire. Hier, la matinée était plutôt animée avec l'ouverture de tous les magasins, et l'après-midi ne donnait pas un air désert à la ville. Cela s'apparentait à une journée fériée mais plus dynamique avec toujours la fermeture de tous les portails du secteur étatique. «Franchement, il faudra beaucoup de temps pour s'habituer à ce week-end. Mais on aurait pu passer directement au samedi-dimanche comme cela se fait ailleurs. Pour le vendredi, il faut lui consacrer ses heures de prière. Pourquoi procéder par demi-mesure si l'on ne veut pas réellement rater nos rendez-vous économiques ?» s'interroge un administrateur. En somme, Constantine, à l'instar des autres wilayas, a étrenné cette mesure avec un léger déphasage… en attendant l'entrée dans le bain des administrations et autres services publics pour mesurer l'impact de ce «déplacement».