Une semaine déjà que Ramadhan est là. avec la piété du mois du sacré du jeune, les effluves de chorba, h'rira et autres mets épicés et aussi de l'incontournable grille télévisuelle ramadhanesque avec des séries humouristiques, des mélodrames et des surprises dominent. Depuis samedi dernier, que l'on soit à l'est, à l'ouest, au sud ou dans le nord de l'Algérie, quel que soit le décalage de l'heure de l'appel à la prière du maghreb, el adhan du f'tour résonne dans nos petits écrans de mille échos émouvants. Cet appel marque la rupture du jeune, pour Alger et ses environs mais aussi le coup d'envoi du programme de prime time qui va scotcher des millions des téléspectateurs face à leur petit écran. Ainsi, depuis une semaine les Algériens ont pu découvrir la cuvée 2009 avec le choix entre la chaîne terrestre, Canal Algérie, A3, la chaîne religieuse et la chaîne amazigh. Juste après el adhan, cette année, la durée des chants religieux a sensiblement raccourci et les Algérois ont à peine le temps de finir leur chorba que le générique de Djemai Family 2 résonne sur la chaîne terrestre. Une semaine après sa diffusion, Djemai Family 2 suscite des discussions animées dans des différents lieux et milieux, surtout à propos de l'épisode où le réalisateur a pastiché la bataille d'Alger et aussi à propos du personnage de la tante maternelle qui se surnomme Ami Boualem tenu par Farida Karim. Sur Canal Algérie, les sitcoms humoristiques c'est l'incontournable Lakhdar Boukhers qui a délaisssé cette année «el imara» pour le «souk» avec la diffusion de Souk Hadj Lakdhar. Même si les lieux ont changé le fond reste le même. Sur un rythme d'humour décapant et de dialogue cocasse le sitcom aborde les différentes facettes de la société sur un ton où l'ironie rivalise avec le sarcasme. Par ailleurs, en soirée, depuis une semaine les Algériens ont, comme à chaque Ramadhan, découvert le feuilleton mélodramatique qui marque leurs soirées parfumées au thé à la menthe. Djourouh El-Hayat (les blessures de la vie) réalisé par Amar Tribèche et dont les personnages sont interprétés par de grandes vedettes, comme la grande Farida Saboundji, Mohamed Adjaimi, Malika Belbey, Nidal, Hamid Remas et Samira Sahraoui. Dans Djourouh El-Hayat, le spectateur est captivé par l'émouvante histoire des habitants d'une maison de la Casbah qui risquent d'être expulsés des chambres qu'ils louent depuis des années. En effet, la propriétaire, une émigrée vivant en France, tente de contourner la loi pour vendre la maison séculaire à un riche homme d'affaires qui veut la détruire et construire sur les mêmes lieux un complexe touristique. Nouveau riche grâce à sa deuxième épouse, cette homme cupide a, en réalité, était lui-même locataire dans cette maison avant le décès de sa première épouse. Au-delà de ce drame central qui menace plusieurs familles de se retrouver dans la rue à cause de la cupidité d'un parvenu, d'autres drames sociaux sont dévoilé au fil des épisodes à l'exemple, de la délinquance juvénile, qui amène à la prison, le gouffre entre riches et pauvres créant une idylle du genre Roméo et Juliette à l'algérienne, le non-respect de la «horma» dans le quartier et aussi le problèmes des femmes battues, du chômage et de la déstructuration de la cellule familiale. Quant à Al bawaba athania (La deuxième porte) le «mousselsel» égyptien diffusé en deuxième partie de soirée, captive de plus en plus le téléspectateur grâce à l'histoire de la «doctora Leila», interprété talentueusement par Nabila Abid, professeur à l'université, d'une part spoliée de ses terres agricoles à cause d'un complot de la mafia politico-financière égyptienne. D'autre part, son fils, adolescent, en visite chez des amis à Ghaza, en Palestine, sera kidnappé par l'armée israélienne et emprisonné par les sionistes. Aux côtés de grands acteurs égyptiens, les personnages de ce feuilleton sociopolitique sont également incarnés par une dizaine de comédiens palestiniens de renommée internationale. Pour le premier Ramadhan de la nouvelle chaîne d'expression amazighe, «la 4», à l'image de ses aînées, elle convie les téléspectateurs à suivre les incontournables sitcoms inédites du mois de Ramadhan tournées exclusivement pour la chaîne 4, en l'occurrence Yak Nigak, qui raconte le quotidien rocambolesque et drôle des habitants d'un village algérien pétris d'humour et de malice. Quant à Dada Ki, invite à suivre les palabres de deux acolytes sur les multiples facettes de notre société. Mais la série événement sur la 4 c'est sans conteste, le feuilleton inédit Si Mohand Oumhand réalisé par Omar Arab, qui relate la vie et le parcours du grand poète amazigh. Sur les différentes chaînes satellitaires arabes, à côté de la série syrienne au succès indétrônable depuis quatre ans, près d'une cinquante d'autres série ont déferlé sur les ondes numériques, dont certaines ont tenu leurs promesses de gros succès et d'autres challengers ont réussi à se faire remarquer, à l'instar de Zaman Al Ar qui aborde les problèmes de la classe moyenne syrienne, le feuilleton égyptien Harb Al Jawasis, dont l'héroïne, incarnée par Minna Shalabi, est une jeune femme israélienne, ancienne espionne du Mossad, qui tourne la veste en se mettant à la disposition des services de renseignement égyptiens. Pour conclure, ne pas oublier la star des séries sur la chaîne satellitaire arabe, la grande comédienne Yousra qui joue cette année dans Khas Jidan, où elle interprète le rôle de Dr Sherifa, une célèbre psychiatre qui doit gérer son temps entre deux hôpitaux psychiatriques en Egypte et à Dubai où elle travaille et tente de trouver un équilibre entre sa carrière et sa vie privée. Au final, la première semaine de ce Ramadhan a offert aux téléspectateurs un menu riche et varié où tous les goûts était présents pour le plus grand bonheur des gourmands du petit écran. S. A.