Le chef du groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Boubkeur Derguini, a animé hier une conférence de presse pour présenter le bilan d'action des députés de son parti. Très critique à l'égard de l'exécutif de l'Assemblée, le député du RCD a affirmé que la présidence et la majorité du bureau de l'APN se réfugient derrière un procédurialisme outrancier et surtout juridiquement infondé ou parfois un silence méprisant pour bloquer toutes les démarches susceptibles de permettre au Parlement d'accomplir sa fonction constitutionnelle de contrôle et de médiation. A cet effet, M. Derguini a cité plusieurs exemples illustrant les dysfonctionnements qui caractérisent la gestion de l'APN. En matière de questions orales et écrites, souligne le conférencier, la programmation des interpellations des députés du RCD semble vouée à être continuellement renvoyée aux calendes grecques. L'orateur a souligné que la question sur les incendies posée par une députée de son parti en été 2007 n'a eu de réponse qu'en hiver de cette année. «Depuis respectivement cinq mois, un député du RCD attend une réponse du ministre concerné sur les dépouilles des colonels Amirouche et Si El Houes est sur le dossier des faux moudjahidine», a déclaré M. Derguini qui a cité plusieurs autres exemples. «Bien que clairement soumise au délai d'un mois par la loi, la réponse à nos questions écrites a souvent dépassé ce délai», regrette M. Derguini. Au sujet du débat général au niveau de l'hémicycle, le conférencier a souligné que toute demande serait soumise au passage obligé par la question orale alors que la loi n'édicte pas clairement ce détour procédurier destiné surtout à diminuer l'acuité d'un événement. Intervenant sur les questions politiques, le vice-président de l'APN, Nouredine Aït Hamouda a déclaré le soutien de son parti à la participation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au sommet de l'UPM qui se tiendra le 13 juillet prochain à Paris. «Je ne vois pas pourquoi on ne va pas participer. Nous ne pouvons pas être plus Palestiniens que les Palestiniens. Si ces derniers ont le droit de créer un Etat, Israël a besoin d'être sécurisé», déclare Aït Hamouda. Tirant à boulets rouges sur le bureau de l'APN, M. Aït Hamouda s'est interrogé sur le rôle de l'APN. «Je me demande à quoi sert une APN si on refuse la constitution de commissions d'enquête ou de récupérer les véhicules pris d'une manière illégale par des députés ?» Une question, faut-il le souligner, qui remet en cause la présence du RCD au niveau de l'APN. «Nous avons participé aux élections pour être des témoins de ce qui se passe au niveau de l'Assemblée», explique M. Derguini. C. B.