Face à la recrudescence du nombre d'accidents de la circulation, le gouvernement cherche une parade efficace. Et comme la répression n'a pas donné de résultats ou ne suffit pas, l'Etat a décidé de mettre en place une grande campagne de sensibilisation.C'est du moins ce que soutient le ministre des Transports, Amar Tou, qui s'est exprimé jeudi dernier à l'Assemblée populaire nationale. «Une rencontre est prévue le 8 octobre pour lancer une grande campagne de sensibilisation», a-t-il annoncé, avouant que la répression, seule, ne changera pas grand-chose. C'est d'ailleurs pour cela que la nouvelle loi portant sur la circulation routière ne va pas être appliquée dans l'immédiat. «Ce n'est pas la priorité. Face au drame, une action de sensibilisation s'impose», a-t-il insisté sans révéler le contenu de cette campagne. Cela intervient deux jours à peine après l'accident qui a coûté la vie à treize personnes et blessé une soixantaine d'autres à Médéa. On en sait plus, d'ailleurs, sur ce drame par la voix du ministre qui a indiqué que des responsables de son département étaient sur les lieux quelques heures après. Les deux bus entrés en collision étaient venus des deux extrémités du pays : l'un est venu de l'Est l'autre de l'Ouest. En arrivant à cet endroit désert, a précisé M. Tou, l'un des chauffeurs était «somnolent» et a perdu le contrôle de son véhicule. La vitesse aidant, il a suffi de quelques secondes pour que le drame arrive. Cela démontre, selon le premier responsable du secteur des transports, que seule la sensibilisation est payante. Car, un accident de cette ampleur est survenu dans un endroit désert où il n'y a aucune autorité pour rappeler les contrevenants à l'ordre. Et ce n'est pas le dernier accident meurtrier. Puisque, quelques semaines auparavant, un camion avait heurté un véhicule de transport en commun et avait fait une quinzaine de morts à Ghazaouet, près de Tlemcen.Cela a amené le ministre a abordé les chiffres. Contrairement aux croyances, a-t-il expliqué, ce ne sont pas forcément les plus jeunes qui commettent plus d'accidents. «Ce sont les 30-39 ans qui causent plus d'accidents», a-t-il révélé, tentant de relativiser. Pour ce faire, il fait une comparaison avec d'autres pays. «L'Arabie saoudite a beaucoup moins de véhicules que nous mais elle enregistre plus de 6 000 décès contre un peu plus de 4 000 pour nous. C'est le cas du Maroc, également», a-t-il estimé tout en regrettant que «nos routes deviennent des mouroirs».Sur un autre chapitre, en réponse à la question d'un député du Parti des travailleurs, Amar Tou a indiqué que son département va verser une somme de 12 milliards de dinars de subventions (sur une durée de cinq ans) à la compagnie nationale Air Algérie «au titre du service public».