Photo : Riad Comme prévu, la rue Gambette, cœur battant de la ville de Annaba a été «nettoyée» de fond en comble le 3ème jour après l'Aïd. Les trottoirs rendus aux piétons et la chaussée aux automobilistes, cette partie de la ville redevient ce qu'elle était auparavant et il faut dire que les autorités y ont veillé en mettant presque à chaque coin de rue un agent de police qui «veille au grain». Les commerçants installés ont poussé un «ouf» de soulagement et reprennent peu à peu leurs activités normales, les clients affluent et la plupart sont satisfaits de l'application effective des mesures prises par le président de l'APC et la wilaya avec cependant l'appréhension de voir les vendeurs à la sauvette revenir à la charge et réoccuper les trottoirs, échaudés qu'ils sont par les campagnes menées auparavant. «Pendant le Ramadhan, nos commerces ont été étouffés par ces commerçants occasionnels, ces derniers empêchaient carrément l'accès à nos boutiques et détournaient les acheteurs, nous confie Brahim, un vieux commerçant, nous ne pouvions rien faire et nos plaintes adressées à toutes la autorités sont restées lettre morte ; nous avons dû prendre notre mal en patience et espérer voir la situation rétablie. C'est vrai qu'il y a eu depuis quelque temps ce changement mais nous craignons que cette mobilisation des services de sécurité ne se relâche- nous avons vécu cela par le passé- et que tout redevienne comme pendant le mois sacré. Il faudrait la présence permanente des services de sécurité pour les empêcher de revenir et squatter les trottoirs ; nous avons beaucoup d'espoir le voir ce dispositif maintenu». Cependant, certains revendeurs commencent déjà à pointer le nez, ils étalent leurs articles sur des cartons déposés sur les trottoirs au coin des rues et à chaque fois qu'un agent arrive, le carton disparaît pour ressortir une fois le policier parti. Ce jeu du chat et de la souris continue toute la journée et il faut dire que les revendeurs sont légion et difficilement maîtrisables, altercations, disputes avec les agents, arrivée de renforts, poste de police, P-V et autres mesures de saisie ne suffisent pas à rétablir l'ordre. Côté squatteurs, on voit la chose autrement. «Je sais que c'est illégal, que je n'ai pas le droit de vendre dans la rue, nous déclare Rezki, mais que voulez-vous, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour gagner de quoi survivre, je ne veux pas verser dans le banditisme ou autre chose, j'ai choisi de ne causer de tort à personne et d'essayer de gagner ma vie honnêtement en revendant ces articles mais on ne me laisse pas le faire. Vous croyez que ça me plaît de surveiller à longueur de journée les agents de police qui risquent de confisquer ce qui me permet de vivre ? Je suis obligé de faire comme ça parce que je n'ai pas pour le moment d'autre solution.» Et il faut dire que la solution n'est pas facile à trouver au vu de la conjoncture économique actuelle malgré les quelques bricolages, rafistolages et supposés investissements industriels et touristiques qui devaient voir le jour mais qui, eux aussi, sont confrontés à d'autres problèmes ! Alors à quand les solutions ?