Photo : Riad Le problème prend la forme d'une tumeur qui se propage dans le corps. Ce corps est la ville de Tizi Ouzou, enlaidie, et la tumeur ce sont ces centaines de vendeurs trabendistes qui squattent impunément les trottoirs de la ville des Genêts et ce, depuis plusieurs mois déjà. Les citoyens de Tizi Ouzou ont l'impression, ces derniers temps, que les trabendistes bombent le torse, devant l'absence de l'Etat, particulièrement depuis la réfection des trottoirs de la ville, toujours en chantier à certains endroits. Les vendeurs à la sauvette qui ne se sauvent plus, ont investi depuis quelques jours les trottoirs nouvellement réhabilités de l'avenue Abane Ramdane, plus connue sous le nom de grand-rue. C'est-à-dire le cœur de la ville. «Ils donnent l'impression que c'est pour eux que les trottoirs ont été refaits», déclarent beaucoup de citoyens, qui usent de toutes sortes d'acrobaties pour traverser l'artère principale de la ville. A côté du jardin public, le square, toujours en chantier, ces champions du commerce informel ont trouvé la bonne astuce pour se faciliter le «travail». Ils n'ont pas trouvé mieux à faire que de transformer les deux murettes parallèles érigées par les ouvriers du chantier en arrière-boutique qui leur permet de placer leurs diverses marchandises disponibles en surplus et qui ne peuvent être entièrement exposées sur le trottoir. «C'est le comble pour une ville malade de son commerce et de ses commerçants», s'exclame-t-on en regardant à quelques mètres de là des policiers en train de réguler la circulation automobile. Laquelle circulation souffre d'encombrements monstres et se trouve accentués justement par ces mêmes trabendistes qui poussent les piétons à emprunter la chaussée pour se déplacer, avec tous les désagréments que cela cause. C'est dire si les agents de l'ordre public ne se sentent même pas concernés par cette situation qui continue à enfoncer le commerce légal existant dans une énorme baisse d'activité, poussant les commerçants, du moins certains d'entre eux, à imiter les trabendistes et à occuper des espaces de trottoir avec leur propre marchandise. Il faut dire que l'attitude des pouvoirs publics à l'égard du commerce informel reste incompréhensible même si l'on avance çà et là la question de l'équilibre qui permet d'occuper les chômeurs en attendant de trouver des solutions définitives. Et d'ici là, combien de commerçants vont baisser rideau pour concurrence déloyale ? Et comment gérer la baisse de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) que provoquera cette cessation d'activités ? Ce sont des questions qui restent sans réponses dans une région où tout le monde est commerçant mais rares sont ceux qui détiennent une culture commerciale.