Des zones grises figurent dans le tableau exhaustif présenté, jeudi dernier, en plénière, à l'APN, par Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. Certains secteurs, à l'exemple de l'agriculture, enregistrent de mauvais points, éprouvant des difficultés à imprimer la croissance voulue. La bonne moisson, réalisée cette année par la grâce du ciel, ne signifie nullement une réelle reprise de l'activité agricole. Que le ministre actuel fasse montre de bonne volonté pour faire émerger un secteur à la mesure des ambitions du pays, cela ne semble pas y avoir changé grand-chose. L'industrie est dans la même situation ou presque. Elle figure dans la catégorie des secteurs mal notés. Il n'y a pas de quoi pavoiser. Il est des pays pétroliers qui retiennent aujourd'hui leur souffle, face à la fluctuation des cours du brut. La détérioration qu'ont connue les marchés pétroliers, fin 2008 et début 2009, a fait que les revenus de l'Algérie ont baissé de moitié au premier semestre 2009. Que les prix de l'or noir se reprennent actuellement, que le gouverneur de la Banque d'Algérie se montre rassurant, rien n'indique que la partie est gagnée d'avance, pour le pays. Les réserves de changes officielles ont atteint 144,32 milliards de dollars à fin juin 2009 contre 143,1 milliards de dollars à fin décembre 2008. C'est un niveau appréciable. S'y ajoute un montant particulièrement bas de la dette extérieure. Ce sont des paramètres que Mohamed Laksaci assimile à des instruments de protection de l'économie nationale contre la grave crise économique mondiale. Autre zone grise, cette «place boursière» parallèle qui fait parler d'elle. Les pouvoirs publics laissent faire, refusant d'instituer des bureaux de change. Le reproche a été fait au gouverneur de la Banque d'Algérie. Dans le discours institutionnel, il est dit pourtant que des mesures pour lutter contre le marché parallèle des devises ont été prises. Sur le terrain, rien n'a été fait. Des députés ont avancé, lors des travaux en plénière consacrés au rapport de la Banque d'Algérie, un fait grave : des sociétés étrangères activant en Algérie seraient à l'origine du renchérissement de la devise étrangère sur le marché parallèle puisque ces entreprises procèderaient à la conversion de leurs bénéfices en dinars sur ce marché pour les transférer sous forme de devises vers l'étranger d'une manière illégale. Y. S.