Jadis, une bonne partie de la jeunesse se plaisait dans la lecture. Aujourd'hui, le livre a été remplacé, dans un premier temps, par la télévision et, par la suite et surtout, par l'Internet. La «Toile» est ainsi devenue, en l'espace de quelques années seulement, l'occupation principale de beaucoup de jeunes. Un phénomène valable aussi bien à l'étranger qu'en Algérie avec la floraison des cybercafés, mais aussi la baisse graduelle du prix de l'abonnement pour les particuliers. A ce titre, le «Web» offre à l'internaute une pléiade de «produits». Du plus saugrenu des sites jusqu'au plus technique, l'Internet est un formidable moyen d'«instruction» pour les jeunes. Ainsi, les amoureux des livres sont bien servis. Il n'y a qu'à voir le nombre de livres consultables, mais non téléchargeables, faut-il le préciser, que propose le portail «Livres» du moteur de recherche «Google» (Google propose certains livres en entier et d'autres en aperçu limité). Beaucoup d'autres sites encore proposent ce service, notamment pour ce qui est de la littérature classique, à savoir les ouvrages qui sont classés du «domaine public». Mais les jeunes sont-ils «accros» à ce genre de sites ? Pas évident si l'on en croit les déclarations de certains d'entre eux et même de quelques propriétaires de cybercafés. «Je tiens ce cyber depuis maintenant quatre ans. La majorité des jeunes qui viennent ne font que chatter sur Internet. D'autres téléchargent de la musique ou passent leur temps à jouer. Il y a même des cybercafés qui ont carrément opté pour les jeux en réseau», nous a déclaré Mourad, propriétaire d'un cybercafé à Aïn Benian, à l'ouest d'Alger. Ce n'est un secret pour personne, comme l'ont affirmé plusieurs spécialistes, que la lecture n'est plus ce qu'elle était auparavant. Les jeunes lisent de moins en moins. Et pourtant, l'Internet offre une bonne alternative dans la mesure où les personnes intéressées peuvent retrouver des livres qui ne sont pas disponibles en version papier en Algérie ou qui sont chers. Même des ouvrages récemment édités peuvent être téléchargés sur certains sites ; quoique, dans ce cas-là, la chose frôle l'illégalité. Il y a une autre catégorie de jeunes, toujours férus de lecture, mais qui sont toujours fidèles au «livre», en d'autres termes, à sa version papier. «J'aime beaucoup lire, mais jamais sur Internet. C'est désagréable pour mes yeux : de plus, je me suis habitué au livre papier», nous a déclaré, Ali, un jeune étudiant à la faculté de droit de Ben Aknoun. En tout cas, aujourd'hui, l'Internet est devenu, entre autres, une gigantesque bibliothèque «virtuelle». Les amoureux de la lecture n'en seront que bien servis. Pour le reste, il y a ceux qui ont d'autres «préoccupations» et ceux qui veulent s'en tenir au «livre». A. A.