Les réserves de changes de notre pays ne cessent d'augmenter à la faveur de la hausse des prix de l'or noir. A la fin du mois d'avril de l'exercice en cours, celles-ci ont atteint 125,95 milliards de dollars, contre 123,46 milliards de dollars à fin mars. Soit une hausse de 13,38 milliards de dollars durant le premier trimestre 2008. Ce niveau des réserves, a précisé hier le gouverneur de la Banque d'Algérie, lors de son intervention devant les membres du Conseil de la nation sur l'évolution de la situation monétaire et financière de notre pays, a été atteint compte tenu de l'impact de l'évaluation de l'euro et de la livre sterling. Il a également fait savoir que le premier semestre 2008 a connu une certaine hausse en termes des produits et services exportés, par rapport à la même période de l'exercice écoulé. En chiffres, ces exportations sont de l'ordre de 20,83 milliards de dollars, contre 13,77 milliards de dollars pour les trois premiers mois de 2007. Dans ce sillage, il dira que le premier trimestre de l'année en cours s'est caractérisé par une très forte augmentation des importations des produits alimentaires et des équipements. «Dans la globalité, cette augmentation pour le compte du premier trimestre par rapport à la même période en 2007 est de l'ordre de 34,1%. Soit de 7,71 milliards de dollars en 2007, à 10,34 milliards de dollars en 2008», a précisé M. Laksasi, avant d'ajouter qu'en termes de taux les produits alimentaires représentent 68% et les équipements 47%. Abordant le volet inflation, il a estimé que le taux de celle-ci a connu une courbe légèrement ascendante ces derniers temps. Pour la fin mars, précise-t-il, le taux de l'inflation a atteint 5,63%, et 6,44% à fin avril, et ce, «en glissement annuel». A se référer aux dires de M. Laksaci, l'inflation a été marquée par une tendance nettement haussière des prix, dans un contexte de retour de l'inflation dans le monde. Surfant sur les chiffres, l'hôte du Conseil de la nation dira qu'en termes de «glissement annuel», le taux de l'inflation, pour le compte du mois de mars écoulé, est de l'ordre de 5,63%, et de 6,44% pour le mois suivant. Et d'imputer l'augmentation du taux de l'inflation à la hausse des prix des produits alimentaires, qui ont fortement progressé, et aux prix des biens importés, qui ont subi le choc des fortes hausses des cours mondiaux. La hausse des prix des biens importés, selon Mohamed Laksaci, exerce un effet direct sur l'évolution des prix domestiques à la consommation et, par ricochet, l'indice des prix à la consommation a, lui aussi, subi le choc de l'envolée des cours mondiaux de ces produits en 2007 et durant les quatre premiers mois de l'année en cours. «L'indice des prix à la consommation est de l'ordre de 3,5% durant l'année 2007, et 4,47 à la fin du mois d'avril 2008», précise-t-il. Comment faire face à ce nouveau type d'inflation ? Sur ce point, la Banque d'Algérie, selon son gouverneur, continue de soutenir la stabilité du taux réel de change et d'assurer une gestion rigoureuse de la politique monétaire. Pour ce qui concerne la balance des paiements, cette année se distingue, également, par un excédent global de la balance des paiements du surplus courant extérieur estimé à 8 060,8 milliards de dinars, à la fin du mois de mars 2008, contre 7 382,9 milliards de dinars à la fin de l'exercice écoulé. Son passage hier devant la chambre haute du Parlement a été également l'occasion pour les membres du Conseil d'interpeller le directeur de la Banque d'Algérie sur divers sujets ayant trait à la situation économico-financière du pays, entre autres, la réévaluation du dinar et la gestion des réserves de changes. A propos des réserves de changes, plus de 120 milliards de dollars, et leur placement, le gouverneur de la Banque d'Algérie a répondu qu'elles constituent un véritable rempart pour l'économie nationale contre les troubles monétaires extérieurs. «Notre pays continuera à reconstituer ses réserves de changes pour faire face aux crises monétaires. On va continuer la même politique pour garantir le niveau de change réel de la monnaie nationale», a soutenu Mohamed Laksaci. En réponse à une question sur la réévaluation du dinar et sa convertibilité, il a fait remarquer que la monnaie algérienne a maintenu sa stabilité depuis 2003, ajoutant que la Banque centrale œuvre à «soutenir la stabilité du taux réel de change et maintenir cet équilibre en vue de préserver l'économie nationale des fluctuations financières». S. B.