De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le patrimoine culturel et historique de la wilaya d'Oran est, depuis ces dernières années, au centre d'un regain d'intérêt citoyen. L'impact des activités associatives et autres travaux de spécialistes ont suscité un engouement certain autour de ce patrimoine cher à la capitale de l'Ouest et à ses enfants. Longtemps voués aux actes de vandalisme et à l'érosion de toutes sortes, les vestiges historiques et autres édifices de valeur se trouvent, en grande partie, dans un état lamentable. L'afflux touristique autour de ces sites a réussi, progressivement, à concéder une réhabilitation de ce patrimoine oublié et marginalisé. L'attrait public a concouru à un début de revalorisation des sites et monuments disséminés, en grande partie dans le tissu urbain de la ville. D'un autre côté, l'action associative a également apporté de l'eau dans le moulin de la réhabilitation et de la préservation des sites et des monuments historiques. C'est le cas de l'association Imam El Houari domiciliée dans le quartier du même nom. En effet, c'est dans cette zone, réputée pour être le vieil Oran, que le plus grand nombre des monuments est localisé. Des journées de volontariat et de nettoyage de sites autour du fort, Bab El Hamra, complètement défiguré, des vieilles geôles espagnoles et des tunnels qui y mènent, sont souvent initiées par les responsables de cette association. «Nous avons ressenti la nécessité d'entreprendre de telles initiatives au vu de l'affluence touristique dans notre quartier. Face à la défaillance des services concernés, nous avons déployé des efforts à notre niveau qui ont commencé à porter leurs fruits progressivement», nous confiera M. Smaïn Brahmia, président de l'association «Imam El Houari». De son côté, l'association Bel Horizon a également entrepris des efforts appréciables en direction de la préservation du patrimoine dans la wilaya d'Oran. Aujourd'hui, le tourisme archéologique prend un nouvel envol à Oran. L'attrait touristique pour ces sites historiques draine autant les touristes étrangers que les nationaux provenant des différentes régions du pays. De plus en plus de familles et de férus des curiosités historiques se rendent sur ces sites pour apprécier et vivre des moments précieux avec l'histoire de la région. La remise en marche du téléphérique a également contribué à ce regain d'intérêt pour le patrimoine historique. «Je ne savais pas que c'était si beau. La vue par ici est tellement imprenable que je me dis que j'ai raté beaucoup de temps pour apprécier une telle beauté», nous confiera une quinquagénaire. Les lundis et les jeudis après-midi restent les moments privilégiés pour les enfants et leurs familles pour côtoyer et s'habituer à cet héritage culturel et historique de grande valeur. Isolé durant la période du terrorisme, ayant subi les affres de l'incivisme et du vandalisme, le fort de Santa Cruz a finalement bénéficié d'un plan de réhabilitation gouvernemental important. Mais l'incurie des services de la direction de la culture quant au suivi et au contrôle de l'opération de restauration a causé beaucoup de tort. Les retards enregistrés dans la gestion de cette opération restent significatifs. «On ne restaure pas un monument historique à la manière d'un immeuble ou d'un ouvrage d'art. C'est une affaire de spécialistes uniquement. De la phase d'élaboration de l'avis d'appel d'offres à l'élaboration de l'étude, à sa réalisation et au lancement de la réalisation de la restauration, c'est l'affaire des spécialistes. Pas plus», nous confiera un spécialiste du paysagisme, M. Slama Samir. A ce propos, il y a lieu de signaler que, malgré la dégradation qui l'a touchée, la promenade de l'étang continue de susciter l'engouement des visiteurs. La réhabilitation de la porte Caravansérail reste une préoccupation majeure pour les amoureux de ce site féerique.