Photo : S. Zoheïr Par Amirouche Yazid Après une paralysie qui a duré quinze jours, l'université a renoué hier avec les cours. L'appel du Syndicat national des enseignants du supérieur (CNES) a dénoué la situation des universités algériennes. Les animateurs de l'organisation syndicale précisent néanmoins qu'il ne s'agit pas d'une reprise définitive des cours. «Nous avons jugé utile de suspendre le mouvement de grève en attendant de voir plus clair l'évolution des choses concernant les revendications formulées par les enseignants universtaires», annonce un animateur du CNES. Dans un document sanctionnant sa dernière réunion d'évaluation de la situation, le CNES a annoncé avoir pris la décision de «reprendre les activités» à partir d'hier. Le CNES déclare suivre avec beaucoup d'intérêt l'évolution de la situation. Qu'attend le syndicat national des enseignants du supérieur de la part de la tutelle ? Pour le CNES, il est question de vérifier le niveau de satisfaction de la plateforme de revendications présentée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Tout sera tiré au clair à l'issue de la rencontre qui réunira les deux parties. «Notre appel à la reprise est un gage de confiance», estime un enseignant de l'USTHB. «Il appartient désormais à la tutelle de jouer le jeu en répondant favorablement aux revendications légitimes desenseignants», ajoute-t-il. La tutelle, pour rappel, s'est contentée jusque-là de quelques engagements allant dans le sens d'une solution pérenne. Ce qui justifie manifestement la suspension de la grève. Mais rien ne prouve apparemment que les cours ne seront pas suspendus de nouveau dans les jours ou les semaines à venir. Les enseignants n'écartent pas cette éventualité. Ils ne comptent pas laisser cette «forte mobilisation contre des engagements qui risquent de ne pas se concrétiser sur le terrain». Pour le CNES, «la tutelle doit tenir ses engagements dans les négociations à enclencher dans la réunion de travail avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Du côté du CNES, on estime que «cette rencontre sera déterminante dans la mesure où elle va nous permettre d'apprécier les résultats de la mise en œuvre des engagements de la tutelle». Le ministère del'Enseignement supérieur se trouve ainsi dos au mur : ou bien il satisfait les revendications des enseignants ou bien il aura à gérer un nouveau cycle de grève qui risque d'être plus long que le précédent.