Petite note d'espoir dans le domaine désertique du tourisme algérien ? Peut-être bien… car il semble que ça bouge un petit peu. Ou du moins, ça veut faire tout comme, étant donné que le Salon du tourisme et des voyages, Sitev, a réuni durant deux jours les professionnels du tourisme, leur permettant d'échanger et de faire le point sur leurs activités. Bonne occasion pour écouter les nombreuses choses qu'ils ont à dire. Perspectives pour la promotion de la destination Algérie, projets pour développer certains circuits, réflexions autour des problèmes d'obtention des visas pour la réception des touristes étrangers, insuffisances au niveau des infrastructures algériennes, doutes sur la politique globale de la relance du tourisme… autant d'éléments qui animent les discussions. Mais un sujet inattendu s'est aussi invité dans les débats. L'incontournable rencontre Algérie-Egypte pour la qualification à la Coupe du monde 2010. Forcément, on ne peut qu'en parler quand on remarque, dans certains stands du Sitev, des drapeaux et des représentations de la Coupe du monde, à l'exemple de celui des agences de voyages privées Médisol et Safira qui n'ont pas hésité à accrocher un drapeau algérien juste à côté d'une coupe du monde comme pour mieux vendre l'image de l'Algérie à présent valorisée, selon eux, par la victoire du 15 novembre dernier. Et une question vient naturellement à l'esprit : la qualification au Mondial 2010 et l'essor de l'équipe nationale peuvent-ils avoir un impact sur le développement du tourisme en Algérie ? Karima Sami, gérante de l'agence de voyages l'Ile de l'Occident, qui fait dans le tourisme réceptif, répondra avec enthousiasme et sans hésitation : «Mais bien sûr que oui ! Depuis la qualification des Verts au Mondial, on a reçu beaucoup de mails d'étrangers qui veulent découvrir notre pays, à l'exemple d'un groupe de Brésiliens dont on doit organiser l'arrivée très prochainement.» Pour elle, il est clair que les prouesses des Verts attisent la curiosité des étrangers et donne à voir une image un peu plus relevée du pays. Benoît Tredez, responsable de Trecom, tour-opérateur français travaillant sur la destination Algérie depuis quatre années, rejoint son avis avec quelques nuances. Rencontré au Sitev, il s'est exprimé avec franchise sur la question : «Je pense surtout que c'est lors de la Coupe du monde que l'équipe algérienne de football pourra donner à voir une image de l'Algérie plus positive, de compétitivité, d'ambitions et de fraîcheur, chose qui n'a pas encore eu lieu mais qui pourrait se produire et avoir un impact très positif sur la promotion de la destination Algérie.» Une destination qu'il peine à vendre, précise-t-il, parce que les médias étrangers n'en donnent pas une image attrayante et fidèle à la réalité. Reste à assouplir, selon lui, les procédures rébarbatives d'obtention du visa d'entrée en Algérie qui ralentissent et démotivent de nombreux touristes, notamment américains et français. Chakika Boufedji, gérante de l'agence Esprit Nomade qui active également dans le tourisme réceptif, pense, elle de son côté, que le problème des visas n'est pas tant celui qu'il faut poser mais plutôt le lancement d'une véritable politique de développement du tourisme de façon plus globale. Et sur ce point, il reste beaucoup à faire pour promouvoir la destination Algérie, souligne-t-elle. Abdelmadjid Rezkane, manager général du Marathon des dunes qui se tiendra cette année à Tamanrasset, a noté pour sa part une augmentation dans la présence des touristes algériens cette année, ce qui fortifie son espoir de voir celle-ci aller en grandissant grâce à la qualification de l'EN à la Coupe du monde 2010 qui va certainement agir sur l'image de l'Algérie à l'étranger, a-t-il confié hier au Sitev. Il y a bel et bien une petite note d'espoir pour la relance du tourisme algérien. Elle se situe surtout dans la passion décelée chez de nombreux professionnels algériens qui activent avec ténacité et verve dans le secteur malgré l'absence d'une dynamique véritable impulsée par le pouvoir qui peine à joindre la parole aux actes dans ce domaine. F. B.