Au moment où la demande en or noir augmentait à travers le monde et que les prix du baril atteignaient leur plus haut niveau, l'un des pays pétrolifères de l'Afrique, le Nigeria, a vu sa production chuter de plus de la moitié. La «guerre du pétrole», déclenchée par le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), était en cause. Ce mouvement rebelle avait multiplié les actes de sabotage des installations pétrolières et les attaques en haute mer des navires pétroliers, sous prétexte de défendre les intérêts de la population locale. Celle-ci avait été, en fait, réduite au bout de quelques décennies à une misère et une pauvreté atroces par la dictature militaire de l'ancien président, Sani Abacha. Les pétrodollars ne profitaient qu'à une poignée de gouvernants et aux compagnies pétrolières étrangères, mises en cause dans la dégradation de l'environnement. Les arrestations arbitraires et les assassinats des militants écologistes de cette région ouverte sur l'océan Atlantique ont exacerbé davantage la population locale qui a décidé de prendre les armes, obligeant ainsi le gouvernement fédéral du président Umaru Yar'Adua à décréter l'amnistie en faveur de tous les groupes rebelles du delta. Le MEND, l'un des plus importants mouvements armés, à l'origine de cette guerre du pétrole, a accepté cette offre qu'il conditionnait par la prise en charge immédiate des revendications politiques et socio-économique des habitants du delta dont le nombre a dépassé les 20 millions d'âmes. Mais les discussions sont au point mort et le MEND a repris ses activités armées dans la région. Parallèlement à cette guerre du pétrole, une autre guerre à caractère religieux a régulièrement lieu au Nord entre les musulmans et les chrétiens qui se terminent à chaque fois par des centaines de morts et des milliers de blessés dans ce pays d'environ 120 millions d'habitants. L'année 2009 se termine au Nigeria comme elle a commencé, c'est-à-dire dans la violence. L. M.