De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar C'est une véritable révolution contre l'ordre établi que les élus locaux ont voulu lancer à l'occasion de ces élections sénatoriales à Oran. Un véritable désaveu à l'égard de l'administration locale dont le candidat n'a pas récolté les voix de son propre parti. Le collège électoral a donc mené d'une main de fer une véritable révolution de sérail. Cela malgré les multiples remarques au sujet des pratiques négatives et rébarbatives tout au long du déroulement de la campagne de ces sénatoriales. Paradoxalement, aucun discours digne d'un mandat au sein du Conseil de la nation n'a été perceptible tout au long de cette campagne des sénatoriales. C'est dire toute l'étendue de la problématique que pose le renouvellement partiel du Sénat. Car, si dans le tiers présidentiel, le choix des sénateurs est fait sur la base des compétences, de la sagesse et de l'intégrité morale des candidats, dans le deuxième mode de renouvellement partiel du Sénat, le choix des futurs sénateurs reste aléatoire. Dans les coulisses, c'est le même son de cloche auprès de la plupart des membres du collège électoral. Le candidat du FLN, actuel président d'APW, annoncé comme grand favori de ces sénatoriales n'a pas pu gagner la confiance de ses pairs. Bénéficiant d'un soutien annoncé de certains élus du MSP qui compte 38 élus, en plus de ceux de sa propre formation qui sont 87 élus, il n'en récoltera que 80 voix. Son principal rival et co-élu au FLN a été évincé lors des primaires et s'est présenté en tant que candidat libre. Tayeb Mehiaoui, concessionnaire automobile Peugeot, a réussi à totaliser 98 voix et a donc été proclamé heureux gagnant des élections de renouvellement partiel de la deuxième chambre du Parlement algérien de décembre 2009. Le candidat du RND dont le collège est composé de 66 élus a récolté 41 voix seulement. Cela, alors que le candidat libre et actuel président de l'APC de Sidi Chahmi, Saïd Kacha, a récolté 45 voix. Pour sa part, le candidat d'Ennahda, dont la formation compte 10 élus, a créé la surprise en récoltant 18 voix. Quant au FNA qui a récolté 12 voix sur 40 élus, son candidat annoncé comme grand favori au départ n'a pas résisté aux moyens financiers et matériels mis dans cette campagne et qui ont fait toute la différence lors de ces sénatoriales. Les conflits de chapelle avec ses deux autres députés sédentaires ont également influencé le cours des événements au sein de cette formation. Le temps d'une élection, le collège électoral oranais aura brouillé toutes les cartes politiques au sein du microcosme politique local. Notons que, sur 305 élus locaux composant le collège électoral dans la wilaya, quatre se sont portés absents alors que 294 se sont prononcés au cours de ce scrutin et que 7 se sont abstenus.