De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar à l'appel de leur syndicat, les praticiens spécialistes de la santé publique ont entamé, hier, une grève nationale illimitée pour dénoncer leurs conditions de travail qualifiées de déplorables, et revendiquer un statut social adéquat. Le mouvement qui a été largement suivi à travers la wilaya de Béjaïa énumère une série de contraintes et de difficultés socioprofessionnelles à l'adresse du premier responsable du secteur. «Le statut du médecin spécialiste, qu'on a défini d'un commun accord avec la tutelle, est injustement bloqué par la direction de la fonction publique depuis des mois déjà», explique Derradj Boulenouar, le coordinateur local du SNPSSP, en insistant au passage sur «la nécessité d'une revalorisation conséquente des salaires de la corporation à travers l'institution d'un régime indemnitaire équitable». Le même interlocuteur évoque aussi le problème du logement qui se pose avec acuité pour de nombreux cliniciens ayant été mutés ces dernières années. Les protestataires mettent l'accent, en outre, sur leurs conditions de travail et le manque d'équipements à travers la quasi-totalité des établissements hospitaliers. «Il est regrettable de constater qu'une wilaya comme Béjaïa est dépourvue de scanner. Pour le moindre bilan, nos patients sont systématiquement orientés vers les wilayas limitrophes [Sétif et Tizi Ouzou]. On travaille avec les moyens du bord», insiste toujours Boulenouar qui met toutes ces défaillances sur le dos de la tutelle. Cette fièvre des blouses blanches a touché précédemment les médecins généralistes, les dentistes et urgentistes qui sont également en grève depuis déjà une quinzaine de jours. Les mêmes doléances ont été brandies et les solutions tardent toujours à se dessiner. L'absence de dialogue entre les partenaires sociaux et la tutelle accentue chaque jour la crise qui pénalise au premier degré les malades. De nombreux patients, évacués en urgence, se sont en effet plaints de difficultés dans leur prise en charge. Ce conflit, qui coïncide avec l'entame de la campagne de vaccination contre la grippe A, intervient à un moment délicat où le système public de santé se trouve très sollicité. Les deux parties doivent absolument coopérer pour trouver un terrain d'entente dans les meilleurs délais. C'est une urgence !