Photo : Riad De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le manque d'hygiène et la mauvaise manipulation des produits alimentaires constituent les deux reproches principaux que la direction du commerce d'Oran faits aux pizzerias, restaurants, fast-foods et gargotes. «C'est principalement en raison de l'absence d'une école de restauration que nous trouvons ce genre d'infractions. Un employé formé par un établissement spécialisé est conscient de l'importance de l'hygiène en pareils endroits, sait comment installer son laboratoire et de quelle manière manipuler les aliments. Ce n'est pas le cas de la majorité des commerces dédiés à la restauration ; ce qui est malheureux pour une wilaya qui veut fait du tourisme un pôle économique», résume l'un des contrôleurs du service qualité de la direction du commerce. C'est, en grande partie, pour ces deux infractions, que la direction a établi 88 procès-verbaux et proposé la fermeture de 22 restaurants dans le courant de l'année dernière. Très peu pour une wilaya comme Oran !?«Nous n'avons pas les moyens matériels de faire mieux, explique ce contrôleur. Si les ressources humaines existent, les moyens matériels manquent cruellement. Nous ne sommes pas bien rémunérés et nous manquons notamment de moyens de transport pour couvrir une wilaya de la dimension d'Oran.» Ce n'est pas une blague et c'est même entré dans la normalité oranaise : cafards, araignées et diverses autres bestioles font désormais partie du décor des restaurants. «A ce rythme, dans quelques années, ce seront les cafards qui tendront le menu aux clients !!», s'esclaffe ce quadragénaire qui a eu à vivre pareille mésaventure dans un restaurant ayant pignon sur rue. «C'était un restaurant qui présentait bien, avec des serveurs en nœud papillon et offrant naturellement des boissons alcoolisées... un restaurant, pas une gargote !! Pourtant, quelques minutes après que nous sommes attablés dans un coin, un insecte a traversé le mur et plus tard, un cafard s'est glissé sous une table voisine. J'ai évité d'imaginer les cuisines», se souvient notre malheureux client.Si ce ne sont pas les bestioles qui «cassent» l'ambiance généralement conviviale des restaurants ou des pizzerias, c'est la qualité du service et des produits proposés qui pose de sérieux problèmes. «Les serveurs manquent de cette délicatesse qui doit les caractériser, remarque cette jeune dame. Je ne sais pas s'ils ont reçu une formation mais la qualité du service laisse vraiment à désirer.» Il est vrai que, dans bon nombre de pizzerias et de fast-foods, les jeunes employés qui assurent le service ont été formés sur le tas par des propriétaires ou gérants, dont le seul souci était probablement de se faire un maximum d'argent, soit en ne les déclarant pas à la Sécurité sociale, soit en les sous-payant. «Tout le monde sait que les gens ne pensent qu'à s'enrichir, quitte à fermer les yeux sur la qualité des produits et des services. Quant au professionnalisme et à l'éthique, ce n'est même pas la peine d'y penser», explique notre contrôleur. En somme, la situation dans la restauration est comparable à tous les autres secteurs d'activité où le gain à moindres frais demeure la préoccupation majeure. Sauf que, dans le cas de la restauration, c'est tout simplement la santé de l'être humain qui est mise en danger.