Notre environnement est souffrant. Laissé à l'abandon par les pouvoirs publics et martyrisé par les citoyens, il se dégrade à vue d'œil. Les facteurs de dégradation sont multiples. Le non-respect des normes en matière de préservation du cadre de vie et la déliquescence des autorités concernées sont tels que l'état des lieux est affligeant. Tout le monde peut se permettre tout et en toute impunité. Entreprises, usines et autres fabriques évacuent normalement leurs rejets industriels dans la nature, sans se soucier nullement de leurs effets. L'imposition d'une taxe pour les pollueurs n'a pas influé sur leur comportement, encore faut-il que le principe du pollueur payeur soit généralisé, du moins réellement mis en œuvre. Les eaux usées forment des ruisseaux et inondent les rues sans que personne s'en inquiète, constituant ainsi un risque de contamination et de maladie. La putréfaction de ces eaux et les odeurs nauséabondes qui s'en dégagent n'interpellent ni les habitants ni les services en charge de ce genre de problèmes. Des égouts à ciel ouvert déversent leur contenu. La poussière fait partie de l'air que nous respirons tant les chantiers se sont intégrés dans le décor habituel des citoyens. Les entrailles de nos villes sont tournées et retournées en permanence, les trottoirs et les rues sont constamment ouverts pour de quelconques travaux. A certains endroits, le ciel est invisible tant les particules et la fumée dégagées notamment par des cimenteries s'y amoncellent. D'ailleurs, les maladies respiratoires sont en recrudescence, le nombre de personnes asthmatiques est en augmentation. Cela nous incite à dire que l'environnement demeure encore à la traîne. La politique environnementale a montré sa faiblesse, en l'absence de moyens nécessaires à l'efficacité de sa mise en œuvre. La nécessité d'améliorer notre cadre de vie mérite que l'on fasse des efforts supplémentaires. Aussi bien dans un souci de préserver la planète que pour un environnement immédiat plus sain. R. M.