De notre correspondant à Constantine A. Lemili Près de 800 cadres syndicalistes de Constantine ont assisté à la rencontre organisée par le secrétariat de wilaya au cours de la matinée d'hier. A l'unanimité, ils ont dénoncé l'autoritarisme de la Centrale syndicale et les oukases de son secrétaire général.Il y a lieu de préciser que cette rencontre, au demeurant exceptionnelle, est venue ponctuer un communiqué envoyé, il y a une semaine, à toutes les sections syndicales des unités de production locales et dans lequel le secrétaire de wilaya évoquait des pressions exercées par la hiérarchie et visant à rétablir dans leur «droit» les cadres de l'Union locale centre (ULC). Lesdits cadres ont fait l'objet au cours du premier trimestre de l'année 2009 d'un désaveu du conseil exécutif de wilaya au motif que la gestion financière de l'ULC connaissait certains préjudices commis notamment en matière de versement des cotisations des travailleurs (136 millions de centimes) et des ristournes d'accompagnement (92 millions de centimes).Or, le secrétariat général vient d'adresser à l'Union de wilaya une instruction dans laquelle il sommait ses responsables de réhabiliter les cadres déchus. Une mesure qui, en fait, a horripilé l'ensemble des cadres locaux dans la mesure où, en contrepartie, la Centrale syndicale se dit prête à adouber la tenue du prochain congrès de wilaya.Une condition, voire une forme de chantage, rejetée avec véhémence par les cadres que nous avons approchés dans l'après-midi d'hier et qui a également servi de soubassement à la rencontre. Ils nous confieront ainsi que «le congrès se tiendra quoi qu'il arrive, le secrétariat l'a programmé pour le mois de mars et il nous importera peu que les cadres de la Centrale daignent ou ne daignent pas y donner leur accord». Il semblerait, selon d'autres syndicalistes rencontrés sur place, que le machiavélisme de «Sidi Saïd et des autres est tel que des démarches ou sinon des actions ont déjà été entamées pour mettre en place une union de wilaya parallèle. Il est clair que les cadres centraux ne peuvent pas se passer du tiroir- caisse que sont les Unions de wilaya réparties à travers le pays. En ce quiconcerne celle de Constantine, ses responsables et la base s'insurgent et s'élèvent contre ces pratiques tout en dénonçant le carriérisme de ceux qui cherchent à se fossiliser à leur poste». Concluons enfin sur le fait que les services de police se seraient saisis de l'affaire du détournement évoqué par l'un des cadres lors d'une conférence de presse dont la Tribune avait rapporté la teneur au cours du printemps dernier.