L'ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) a annoncé, hier, la poursuite de la campagne d'identification des puces (cartes SIM) anonymes. Une opération qui prendra fin le 10 octobre prochain. Passé ce délai, les puces non identifiées seront désactivées automatiquement et les usagers ne pourront plus les utiliser. En marge de la conférence de presse animée au siège de l'Autorité de régulation, sa présidente, Mme Fatma Zahra Derdouri, reconnaît que l'opération d'identification des puces «n'est pas une réussite. C'est pourquoi nous avons pris la décision de procéder de manière différente». Car, dit-elle, auparavant nous avions confié cette tâche aux seuls opérateurs de la téléphonie mobile et nous avons remarqué que beaucoup d'anomalies subsistent. C'est pourquoi, une large concertation a été entamée avec ces opérateurs et le ministère du Commerce et une série de mesures a été prise. Ces mesures distinguent les clients ayant acquis leur puce anonymement avant le 27 février 2008, date du lancement de l'opération d'identification, et ceux qui l'ont acquise de façon anonyme après cette date. Dans le premier cas de figure, les clients sont tenus de se faire identifier avant le 10 octobre prochain. Dans le deuxième cas, les clients ayant acheté leur carte SIM après le 27 février sont tenus de se faire identifier dans les 30 jours qui suivent la date de communication de leur opérateur. Passé ce délai, ces cartes prépayées seront suspendues jusqu'à leur identification définitive. Dans ces deux cas de figure, toute carte prépayée non identifiée après le 10 octobre prochain fera l'objet obligatoirement d'une désactivation définitive, sans réactivation possible. L'ARPT annonce aussi à l'ensemble des usagers de la téléphonie mobile qu'à compter du 15 septembre prochain, toute carte prépayée, acquise, ne sera activée par l'opérateur qu'une fois l'opération d'identification du détenteur réalisée. Les opérateurs sont aussi tenus de désactiver dans un délai n'excédant pas deux mois toutes les cartes prépayées en stock ou mises sur le marché et non encore vendues. Afin d'assurer l'efficacité de cette opération et de permettre le contrôle régulier du respect de ces décisions, l'ARPT exige que les opérateurs lui transmettent un point de situation sur l'état d'avancement de l'opération d'identification. Concernant le nombre de puces à identifier aujourd'hui, la présidente de l'ARPT a déclaré qu'il ne peut pas être défini correctement. Selon elle, «nous avons procédé à un certain nombre de sondages et il s'est avéré que les chiffres avancés n'étaient pas toujours bons». C'est pour cela d'ailleurs que «nous avons décidé de procéder différemment, et cette campagne ne sera une réelle réussite que si tout le monde y participe», assure-t-elle. M. Bouchenak, membre du conseil de l'ARPT, a déclaré, pour sa part, qu'environ 10 à 15% des puces restent non identifiées. Toujours selon lui, les deux mois précédents (mai et juin) ont vu l'identification de 20% des puces. L'opération de sensibilisation de tous les citoyens est nécessaire, mais faudrait-il aussi que ces derniers observent un sens de civisme en évitant d'acheter des puces sans contrat, façon de donner un coup de main à cette noble opération qui a pour objectif la sécurité du pays. Car nul ne peut ignorer les dangers liés à ces puces non identifiées, à savoir les attentats terroristes qui peuvent être perpétrés à l'aide d'une puce. B. A.