Le ministre des Moudjahidine, M. Cherif Abbas, a estimé hier à Alger que la décision du Parlement français d'indemniser les victimes des essais nucléaires dans le Sahara algérien est avant tout un «acte politique». En marge d'une rencontre d'évaluation avec les directeurs de wilaya, il a souligné, selon l'APS, que cette décision était «plus une action politique que matérielle», du fait que plusieurs victimes de ces essais ne sont plus de ce monde, en plus des conditions posées par la France, obligeant les victimes (encore vivantes) à prouver qu'elles souffrent de pathologies consécutivement aux essais nucléaires. Il a également annoncé la tenue prochaine d'une conférence internationale qui verra la participation de plusieurs spécialistes et experts nationaux et étrangers. Concernant les archives de l'époque coloniale dont «la revendication par l'Algérie sera constante jusqu'à son aboutissement», le ministre a indiqué que «la bataille continue» dans le cadre de l'atelier mis en place à cet effet. Il a, en outre, relevé «les tentatives» de la France visant à empêcher l'Algérie d'accéder à ces archives en les classant en deux catégories (archives de souveraineté et ordinaires) et en prolongeant le délai de leur conservation. Sur un autre chapitre, M. Mohamed Cherif Abbas a annoncé une hausse de 25% de la pension des moudjahidine à compter de janvier 2010. Il a précisé que cette augmentation s'inscrit dans le cadre de l'amélioration du niveau de vie de cette catégorie, car «le secteur œuvre toujours à augmenter cette pension, avec chaque revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG)», qui a été porté, en décembre dernier, à 15 000 DA. Le ministère des Moudjahidine examine actuellement, avec le ministère des Finances, l'augmentation du reste des pensions ne dépendant pas du salaire de base, a-t-il indiqué. Toutes les mesures s'inscrivent dans le cadre des orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, relative à la garantie d'«une vie digne» à la catégorie des moudjahidine, des veuves de chouahada, des ayants droit et des invalides de guerre et à «l'amélioration des prestations offertes à tous les niveaux», a-t-il ajouté. Dans le cadre du programme exécutif 2010, le ministre des Moudjahidine a annoncé la réalisation d'un grand complexe dédié à la mémoire nationale dont le siège serait établi dans la ville de Sidi Abdellah (Alger) ou ses environs, un site qui «symbolisera la glorieuse révolution nationale et les énormes sacrifices consentis par le peuple algérien». Le ministère des Moudjahidine veillera cette année à la production «intense» de films et de documentaires sur la résistance nationale, «réalisés par des compétences reconnues dans le monde de l'art et de la culture», tout en continuant à recueillir des témoignages vivants des artisans de l'épopée du 1er Novembre, à écrire et à éditer leurs mémoires. Dans le cadre du même programme, le secteur procédera à l'édition de livrets intitulés «Gloires d'Algérie», en direction des jeunes et qui seront mis à la disposition du ministère de l'Education nationale, a souligné le ministre. Au niveau structurel, l'année 2010 verra la réalisation de 14 nouvelles directions des moudjahidine, outre la consolidation et l'extension des structures sanitaires et des centres de loisirs et de détente destinés aux moudjahidine et ayant droits. Près de vingt milliards de dinars ont été affectés à la réalisation de ces projets, a-t-il ajouté. R. I.