En réponse aux déclarations de certains experts qui affirment que notre pays pourrait être affecté par l'actuelle crise financière mondiale, le ministre des Finances a saisi l'occasion hier à l'APN pour assurer davantage l'opinion nationale. Ainsi, pour le premier argentier du pays, l'Etat algérien a pris plusieurs mesures pouvant protéger notre économie contre les conséquences de cette crise. «Nous ne pouvons pas ne pas prendre en considération ce qui se passe ailleurs. Les décisions prises par le gouvernement algérien et les autorités financières et monétaires nationales en matière de conduite de financement de notre économie et de la gestion de nos actif extérieurs à travers la dette extérieure ou les réserves de changes font que nous avons les éléments de protection de notre économie.» En clair, le gouvernement a pris soin de mettre en œuvre des mesures qui favorisent le financement de notre développement économique via nos ressources propres, permettant également de rejeter la mise en place de fonds souverains et, enfin, les mesures relatives au rejet de la convertibilité totale (du dinar). «Ces mesures nous permettent de considérer que nous avons mis en place les éléments essentiels de protection de notre économie contre les conséquences de cette crise», a-t-il indiqué à la presse. Dans le souci de mettre fin à cette polémique, la même source a mis en exergue trois éléments clés qui démontrent que notre pays est à l'abri de cette crise. Il s'agit, en effet, de la fixation de taux de change, du taux faible des exportations algériennes hors hydrocarbures mais surtout du fait que nos banques algériennes n'interviennent pas dans les places financières mondiales. «On n'est pas présent sur le marché international, car les banques n'interviennent pas sur les places financières, et nous n'exportons pas massivement, donc on n'est pas touché par la compression de la demande. Il faut savoir que nos taux de change sont fixés malgré l'instabilité des valeurs des monnaies», explique Djoudi plus loin. Au sujet de la gestion des réserves de changes, dont un tiers est déposé dans des banques américaines, le ministre des Finances a rappelé que la Banque d'Algérie «suit une logique en matière de gestion des réserves de changes qui est d'aller vers des actifs sûrs et pas vers des actifs risqués». «Les actifs sûrs reposent sur la qualité de celui chez qui nous déposons l'argent», note la même source. «L'Algérie a choisi d'aller vers des risques nuls à travers les actifs souverains et, par ricochet, nos réserves de changes sont placées en actifs publics où la rémunération est relativement faible mais le capital est garanti», conclut le ministre. Par ailleurs, le ministre a tenu à rappeler également que le gouvernement algérien a pris, dès 2004, des mesures relatives au désendettement, qui ont permis selon lui, de réduire la charge des intérêts. «Nous ne subissons donc pas les insuffisances enregistrées sur le marché international en termes de crise de liquidités et de la montée des taux d'intérêt», souligne M. Djoudi. En chiffres, la même source a estimé la dette extérieure à 600 millions de dollars alors que la dette publique interne est évaluée à 670 millions de dinars. S. B.
Taxe sur les véhicules neufs : les arguments de Djoudi Interpellé à s'expliquer, une fois de plus, sur la taxe imposée à l'achat d'un véhicule neuf, le ministre des Finances a rejeté l'idée que les pouvoirs publics prennent des décisions «pour favoriser les uns au détriment des autres». «Lorsqu'on prend des décisions, on suit une logique économique. On ne favorise pas les uns au détriment des autres», a fait savoir le ministre, pour qui cette nouvelle taxe répond à deux objectifs. Il s'agit pour M. Djoudi, d'«encourager la production locale des véhicules et non seulement la commercialisation, mais aussi la baisse des prix qui sera due à la baisse de la demande». Avec plus de 8 milliards de dollars d'importation, soit 10% des importations globales, constate Karim Djoudi, il y a une logique à suivre : «On doit développer notre activité automobile et ce, pas par la commercialisation.» Pour ce faire, l'Etat a prévu dans la loi de finances complémentaire la baisse de l'IBS pour les producteurs à 19% et a maintenu celui de la commercialisation à 25%. «On offre un avantage comparatif à celui qui produit mieux que celui qui commercialise. Et cette politique a pour but l'encouragement de la production. On ne va pas rester uniquement des consommateurs», précise plus loin M. Djoudi.