Les difficultés nées de la mise en œuvre de l'accord d'association liant l'Algérie à l'Europe des Vingt-sept ont été mises en évidence bien avant la finalisation des négociations et la signature de l'accord intervenue le 2 avril 2002 à Valence, Espagne. Tout a été dit ou presque : il y aura plus d'inconvénients que d'avantages dans cet accord. A qui la faute ? Tout le monde s'accorde sur le fait que, si l'accord en question, n'a pas produit, pour l'instant du moins, des effets positifs dont pourraient tirer profit et l'entreprise et l'économie nationale, ce n'est pas la faute des Européens, mais c'est la responsabilité des Algériens. Aux dires de beaucoup, la partie algérienne a négocié dans la précipitation, dans l'urgence, au prétexte que la conjoncture ayant prévalu à l'époque, fin des années quatre-vingt-dix - début des années 2000, ne permettait pas d'avoir de la marge. Il faut dire que la situation sécuritaire avait fait que les Européens ne voulaient même pas reprendre les discussions autour de cet accord. C'est pourquoi, d'ailleurs, les négociations algéro-européennes n'avaient pas eu la régularité qui devait être la leur. On s'en souvient, Bruxelles avait carrément demandé leur interruption au fort de la crise sécuritaire. Et les contacts entre Européens et Algériens n'avaient repris qu'en 2000, moins d'un an après l'élection présidentielle de 1999. L'élément sécuritaire semblait avoir même pesé dans les concessions que la partie algérienne avait faites en vue de faire avancer les choses. Il en était ainsi de la spécificité de l'économie algérienne. Les négociateurs algériens en faisaient un point fondamental dans le processus de pourparlers. Ils ne souhaitaient pas parvenir à un accord calqué sur celui conclu avec les Marocains et les Tunisiens, pour ne citer que ces deux pays-là. La spécificité algérienne est dans ses capacités énergétiques importantes, mais aussi dans ses capacités industrielles, quand bien même le tissu industriel commencerait à s'effriter sous l'effet pesant des réformes. Aujourd'hui que l'Algérie a mesuré l'ampleur des conséquences négatives auxquelles a donné lieu cet accord, elle veut le renégocier. Est-elle en mesure de le faire ? Et par quel aspect faut-il commencer ? Y. S.