Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub La chambre d'accusation s'est prononcée hier après l'examen des sept pourvois contre les décisions du juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, relatives à la mise sous contrôle judiciaire des prévenus poursuivis dans le cadre de l'affaire Sonatrach. Après le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la dizaine d'avocats de la défense, la chambre d'accusation a décidé de garder sous contrôle judiciaire cinq prévenus, rejetant ainsi la demande du procureur de mise sous mandat de dépôt et celle de mise en liberté provisoire introduite par la défense. Deux des sept accusés mis sous contrôle judiciaire ont bénéficié de la liberté provisoire. Il s'agirait du directeur «Région» et du vice-président chargé de l'activité transport par canalisations. Ce qui implique donc que le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et un de ses vice-présidents, Chawki Rahal, chargé de l'activité commercialisation, ont été maintenus sous contrôle judiciaire. Rappelons que, dans cette affaire qui a éclaté il y a près de deux mois, sept autres prévenus ont été placés sous mandat de dépôt, à savoir l'ancien P-DG du CPA, son fils, deux vice-présidents de Sonatrach, les deux enfants de Mohamed Meziane et un de leurs associés. Cette affaire, qui fait couler beaucoup d'encre et suscite beaucoup d'intérêt, laisse courir beaucoup de bruit. Elle a éclaté au grand jour à la suite des investigations menées par les officiers judiciaires militaires du Département de renseignement et de sécurité (DRS) et qui concerne des malversations dans les marchés avec deux sociétés : un groupement algéro-allemand de matériel de sécurité et de surveillance pour l'activité transport par canalisations (TRC) et une société italienne. Le DRS a conclu à l'implication du P-DG de Sonatrach, de ses deux enfants, de l'ancien patron du Crédit populaire d'Algérie, de son fils et de 15 cadres, dont des vice-présidents de la compagnie pétrolière. Le DRS a décelé des malversations dans l'octroi de marchés à deux bureaux d'études et de consulting et d'installation de surveillance dans le cadre de l'activité transport par canalisations, qui auraient réussi, grâce à leurs relations, notamment les enfants du P-DG, à bénéficier d'un statut de «privilégiés». Plusieurs chefs d'inculpation ont été retenus contre les mis en cause, dont le plus lourd est «association de malfaiteurs». Il est à indiquer, selon nos sources, que les mis en cause, qui ont octroyé des marchés de plusieurs milliards de dinars, ont perçu des commissions de 4,5 millions d'euros.