De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati De nombreuses associations culturelles de la wilaya de Tizi Ouzou se trouvent carrément en hibernation depuis plusieurs années, faute de moyens financiers entre autres. Les plus résistants des animateurs associatifs et culturels persistent dans la poursuite de leurs activités avec les moyens du bord. Certaines associations ne font que parasiter le paysage culturel de la wilaya, bénéficiant de subventions sans que leur présence sur le terrain soit bénéfique pour la culture. Les maigres subventions accordées par l'Etat à une partie du mouvement associatif de la wilaya ne servent ni les associations ni l'activité culturelle, dans la mesure où la petite somme perçue ne permet que de petites activités au mieux sans importance, au pire d'une médiocrité flagrante. Les responsables des pouvoirs publics sont-ils obligés de donner des miettes à des dizaines d'associations pour en faire des manifestations quelconques ou devraient-ils accorder des subventions selon les projets d'activités présentés par des associations qui ont démontré sur le terrain qu'elles pouvaient réussir leurs actions sur la scène culturelle ? Une réflexion s'impose avec en tête la meilleure façon de développer l'activité culturelle et la socialiser de la meilleure façon qui soit. Mais, d'un autre côté, le mouvement associatif doit-il attendre l'Etat dans toutes les démarches engagées sur la scène culturelle ? Les animateurs associatifs devraient plutôt chercher à diversifier leurs sources de financement et trouver d'autres manières d'organiser leurs activités comme le fait si bien la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques (LADC) de la wilaya de Tizi Ouzou avec son Festival des Raconte-Arts pour lequel la population des villages concernés est impliquée dans l'organisation, donnant ainsi un cachet particulier à la manifestation et réduisant, du coup, une partie des dépenses. Il est réellement temps de cesser de compter uniquement sur l'Etat pour organiser des activités culturelles. Il est clair que ce sera très dur pour le mouvement associatif de la wilaya de Tizi Ouzou puisque la meilleure source de financement des activités culturelles, en dehors des caisses de l'Etat, reste le sponsoring des entreprises publiques et privées, alors que, dans cette wilaya, l'activité économique est réduite à sa plus simple expression. Effectivement, le peu d'opérateurs économiques existant dans la wilaya de Tizi Ouzou ne portent aucun intérêt aux activités culturelles proposées par le mouvement associatif de la wilaya. Rares sont les entreprises privées qui sponsorisent des activités culturelles et elle le font de façon vraiment timide. C'est que la culture économique en général, et celle du marketing et du sponsoring en particulier, n'est pas encore ancrée dans les esprits des opérateurs économiques de la région, même si, dans certains cas, c'est la qualité médiocre de l'activité qui éloigne les sponsors. Mais, en général, ce sont les opérateurs économiques qui restent réticents à l'idée de sponsoring dans le domaine de la culture. Pourtant, l'Etat accorde une aide aux opérateurs se lançant dans le sponsoring des activités culturelles. Un éventuel sponsoring pourrait bénéficier d'un abattement fiscal. Mais cette mesure attire peu d'entreprises dans la wilaya, car l'aide accordée par l'entreprise à une activité culturelle est considérée comme une charge de l'entreprise bonifiée par les services fiscaux.