Photo : M. Hacène Par Nabila Belbachir Les représentants des praticiens de la santé publique et des spécialistes ont été reçus hier par le chargé des affaires sociales auprès de la présidence de la République. Des procédures ont été engagées entre les deux parties afin de trouver une sortie de crise «rapide». Les docteurs Lyes Merabet et Mohamed Yousfi, présidents respectivement du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), après des longues négociations avec un «médiateur», ont réussi à franchir le premier pas en ouvrant les portes du dialogue avec la premières institution du pays. «Le responsable qui nous a reçus a pris acte de nos doléances qui vont être transmises et traitées au niveau de la présidence», a déclaré le Dr Yousfi, avant d'ajouter que «la procédure est engagée pour que nos doléances seront prises en charge dans les prochains jours. Une documentation sur la plateforme de revendications sera fournie au représentant du premier magistrat du pays, étant chargé du dossier des praticiens». Lui emboîtant le pas, le Dr Merabet a réaffirmé que la «présidence s'est engagée à prendre en charge nos revendications». Ils étaient environ 200 médecins, entre généralistes, spécialistes, pharmaciens et dentistes, à avoir participé, hier matin, à un rassemblement devant le siège de la présidence de la République, à Alger. A leur surprise, un dispositif sécuritaire a été mis en place pour les empêcher d'y accéder, bloquant les issues menant au «bâtiment blanc». En dépit de toutes les «interactions», le sit-in a eu lieu. Les protestataires ont été contraints de se regrouper au Chemin Ali Haddad, où se trouve l'APC de la commune d'El Mouradia, et ont été cernés par les forces antiémeute. Refoulés, contrés et malmenés, les médecins n'ont pas fait marche arrière mais ont pu occuper la ruelle et tenir leur rassemblement. De ce bras de fer entre les corps médical et sécuritaire il en a résulté l'évanouissement de certains médecins, dont la majorité sont des femmes, mais immédiatement pris en charge par leurs confrères. Cette interaction «violente» est intervenue après l'échec de la première tentative de négociation avec l'un des responsables de la sécurité, qui a tenu le rôle de «médiateur» entre les deux parties, donnant des instructions d'évacuer les lieux. La sagesse a pris le dessus et la rencontre a pu avoir lieu. «Après Zizou, c'est nous, M. Le président ! Nous sommes de la famille, êtes-vous disponible ?», lit-on sur une affiche brandie par les médecins, qui scandaient : «La santé en danger, la santé agonise !», «Djazair, hora démoqratia !» (Algérie libre et démocratique), «Praticiens en colère», suivi de youyous et d'applaudissements. Après une heure de discussion entre les deux parties, les présidents des deux syndicats ont pris la parole afin d'informer les adhérents des actions à venir. Par ailleurs, les «blouses blanches» revendiquent, à titre de rappel, la révision de leur statut particulier promulgué fin 2009 et l'ouverture de discussions sur le régime indemnitaire. Les deux responsables syndicaux ont annoncé la poursuite de la grève tout en assurant le service minimum. «Tant que nos revendications ne sont pas satisfaites, nous ne nous arrêterons pas», ont précisé les présidents du SNPSSP et SNPSP. Après avoir entonné l'hymne national, les praticiens se sont dispersés dans le calme. A titre d'information, une conférence de presse se tiendra samedi prochain.