Photo : M. Hacène Par Smaïl Boughazi L'Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA) «doit être élargie aux autres espaces africains». C'est ce qu'a recommandé hier le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, en marge de l'assemblée générale de cette institution. «Nous sommes dans un monde où il faut créer des synergies. Il faut fédérer tous les espaces africains pour que l'Afrique parle d'une seule et même voix» dans les grands débats de l'heure, a-t-il souligné lors de son intervention à l'ouverture des travaux. «Nous voulons être partie de la négociation dans différents domaines.» Le président du Conseil national économique et social (CNES), M. Mohamed Seghir Babes, est du même avis, puisqu'il a estimé qu'«il faut impliquer l'union sur les enjeux stratégiques de l'Afrique». Pour lui, il est nécessaire de porter les enjeux de l'UCESA sur les rives géostratégiques des grands défis auxquels est confrontée l'Afrique, les pays et les sociétés africains. En ce sens, «il faut faire avancer cette UCESA, qui est actuellement comme un club, pour fédérer tous les espaces africains, et ne pas la confiner dans un seul espace, celui de la francophonie car le nombre de pays de cette Union est très limité. Il est grand temps que nous quittions les rives de la francophonie pour aller à la recomposition de l'UCESA et multiplier ses facettes avec la profondeur de l'histoire de l'Afrique», a souligné M. Babes. Selon lui, «il faut porter le combat à ce niveau. Il est géostratégique, prioritaire». «Pour nous, il s'agit de travailler une démocratie participative et contribuer à la prise en charge des grands défis de l'Afrique», dont la bonne gouvernance et un développement socio-économique durable ne sont pas les «moindres défis», poursuit-il. «En tant que CNES algérien, c'est cela notre mission, notre stratégie : trouver des synergies, fédérer tous les espaces africains autour d'une géostratégie actualisée sur les grands thèmes de la bonne gouvernance, de la croissance durable et du développement social», a relevé M. Babes. L'assemblée générale de l'Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA), qui a ouvert ses travaux hier au palais des Nations, a vu la présence de présidents, délégués et représentants de 12 pays dont trois nouveaux membres, à savoir la République centrafricaine, la Mauritanie et le Tchad. Ces nouvelles adhésions portent ainsi à 12 le nombre total d'Etats membres de cette institution africaine créée en 1994. L'accession de ces nouveaux membres intervient suite à la constitution de leur Conseil économique et social (CES). Les présidents des CES africains procéderont à une recomposition du bureau de l'UCESA et à l'élection d'un nouveau président. Par ailleurs, l'ordre du jour de la rencontre portera sur la présentation du rapport d'activité du président en exercice de l'UCESA, l'approbation du rapport financier, ainsi que l'adoption du projet de budget 2010-2011 de l'institution. Deux thèmes, intitulés «l'auto-évaluation des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique pour une meilleure promotion de la bonne gouvernance économique et sociale en Afrique» et «quel devenir pour l'UCESA ?», seront débattus lors de cette réunion. Plusieurs problématiques telles que la sous-représentation de cette instance au niveau continental et international ainsi que la nécessité d'unir les visions quant aux différentes questions qui concernent le continent, à l'image des répercussions de la crise financière sur l'Afrique et des changements climatiques, ont été soulevées par les présidents de CES africains.