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L'UCESA veut sa place au sein des institutions continentales Assemblée générale de l'Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique
hoto : Hacène Par Smaïl Boughazi L'Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA) devrait connaître un nouveau redémarrage à la faveur des décisions prises la semaine dernière lors des travaux par l'assemblée générale de cette institution. En conclave pendant deux jours, les présidents des 12 conseils économiques et sociaux présents à cette AG ont mis en avant la nécessité d'améliorer le fonctionnement de l'UCESA pour qu'elle devienne une organisation à dimension africaine en phase avec les organisations régionales et continentales, notamment l'Union africaine (UA). Ce qui dénote le rôle important que jouera dorénavant cette institution. D'ailleurs le président du CNES algérien,M. Mohamed Seghir Babes a tenu à mettre en exergue cette décision phare, estimant que «l'UCESA doit être en phase autant avec l'UA, le Nepad que le mécanisme africain d'évaluation par les pairs». Aussi, parmi les grandes questions débattues par les délégués des douze CES présents à cette assemblée générale il est fait état de la bonne gouvernance, le développement économique et social, la gestion transparente des projets de développement en Afrique, ainsi que l'élargissement de l'UCESA aux autres organisations. L'intégration de l'UCESA aux organisations de l'Union africaine a été largement abordée. Plusieurs délégués ont plaidé pour cette intégration au sein de l'Ecosoc (Conseil économique et social) de l'UA, en tant qu'institution indépendante représentant la société civile africaine. «Il faut intégrer notre Union au sein des organisations régionales africaines, notamment de l'UA, en tant qu'ensemble représentant la société civile [africaine]», a plaidé le représentant du Burundi.Pour la bonne gouvernance qui reste l'une des problématiques actuelles de l'Afrique, le président du CES du Burkina-Faso, M. Thomas Sanon, a énuméré les éléments fondamentaux moteurs de cette bonne gouvernance en Afrique, outre la croissance et la prospérité sociale, à l'ombre d'institutions et organisations non gouvernementales, notamment les CES. M. Thomas Sanon a axé son intervention sur le fonctionnement et l'organisation des CES en Afrique comme instrument de bonne gouvernance, de partage de la responsabilité dans la conduite d'un programme économique et social. Pour lui, il est indéniable que «cet instrument permet de mettre en place des mécanismes citoyens, indépendants, pour renforcer autant la bonne gestion de programmes économiques et sociaux, mais également les adapter à une politique sociale qui s'intègre dans un schéma de développement global mis en place par les institutions nationales ou politiques». Le président du CNES algérien a abondé dans ce sens. Il estimera que l'enjeu pour les CES d'Afrique est d'intégrer les grands ensembles internationaux, de développer encore plus la bonne gouvernance, mais surtout de travailler davantage pour faire en sorte que le développement économique et social en Afrique soit une des priorités absolues de l'UCESA. La bonne gouvernance au menu Dans son intervention axée sur les acquis de l'UCESA depuis la présidence algérienne, il a surtout rappelé les énormes défis institutionnels, économiques et politiques que doit relever cet organisme pour s'imposer comme un conseil qui représente réellement les aspirations de développement des peuples africains. Dans le même ordre d'idées, le premier responsable du CNES algérien a souligné la «nécessité de porter les enjeux de l'UCESA sur les rives géostratégiques des grands défis auxquels est confrontée l'Afrique, les pays et les sociétés africains». Selon le président du Conseil national économique et social (CNES), «il faut faire avancer cette UCESA, qui est actuellement comme un club, pour fédérer tous les espaces africains, et ne pas la confiner dans un seul espace, celui de la francophonie». «Car le nombre de pays de cette Union est très limité, et il est grand temps que nous quittions les rives de la francophonie, et aller à la recomposition de l'UCESA et multiplier ses facettes avec la profondeur de l'histoire de l'Afrique», a estimé M. Babes, pour qui le combat être porté à ce niveau. «Pour nous, il s'agit de travailler une démocratie participative, et de contribuer à la prise en charge des grands défis de l'Afrique», dont la bonne gouvernance et un développement socio-économique durable ne sont pas les «moindres défis», selon M. Babes. Et, «en tant que CNES algérien, c'est cela notre mission, notre stratégie : trouver des synergies, fédérer tous les espaces africains autour d'une géostratégie actualisée sur les grands thèmes de la bonne gouvernance, de la croissance durable et du développement social», a relevé encore M. Babes. Sur un autre plan il faut signaler que les délégués de 12 pays présents à ces travaux sur la question de l'indépendance des CES vis-à-vis de leurs Etats. Avec cette question de l'indépendance des CES africains par rapport à leurs gouvernements, les délégués présents à cette assemblée générale de l'UCESA ont également ajouté celle des CES des pays africains anglophones, qui ont une autre organisation que celle des pays francophones. L'approche des CES africains anglophones pour les intégrer à l'UCESA a été ainsi préconisée par des participants pour élargir davantage le nombre des pays membres et donner à l'Afrique «l'occasion de parler d'une voix unique» aux grands forums internationaux. L'assemblée générale de l'Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA) qui s'est tenue à Alger devait se tenir en Guinée, «mais en raison des événements ayant affecté ce pays ces derniers mois, il était extrêmement difficile de la tenir à Conakry», selon le président du CNES. Cette réunion de deux jours a vu la passation de la présidence de l'UCESA du Burkina Faso à la Guinée. Les présidents des CES de 12 pays africains présents ont procédé à une recomposition du bureau et à l'élection d'un nouveau président de cette institution africaine. L'ordre du jour de la rencontre a porté également sur la présentation du rapport d'activité du président en exercice de l'UCESA, l'approbation du rapport financier, ainsi que l'adoption du projet de budget 2010-2011 de l'institution. L'assemblée générale de l'UCESA a entériné également l'adhésion de la Mauritanie, du Burundi et de la République centrafricaine. Enfin, il est à signaler que l'UCESA a désormais son siège permanent à Alger.