Le trône longtemps inaccessible de Roger Federer est en train de vaciller et pourrait bientôt être occupé par son dauphin de longue date Rafael Nadal si la tendance actuelle persiste. Sorti dès son entrée en lice mercredi dernier à Toronto par le Français Gilles Simon, le Suisse ne compterait plus que 275 points d'avance sur son poursuivant espagnol si celui-ci parvenait à remporter le Masters Séries canadien. Ce qui voudrait dire que Nadal aurait alors une chance de détrôner Federer, en tête du classement depuis 234 semaines consécutives (record), dès la semaine prochaine à Cincinnati. Comme ces deux tournois avaient eu lieu deux semaines plus tard en 2007, les effets des résultats de cette année ne seront cependant visibles qu'à la mi-août. Une finale à Cincinnati pourrait même suffire à Nadal au cas où Federer dévisserait une nouvelle fois d'entrée. Une hypothèse longtemps inenvisageable mais qui est aujourd'hui devenue parfaitement plausible. Car le Suisse vit sa pire année sur le circuit depuis son accession au trône mondial en 2004. Sa défaite face à Simon est déjà sa dixième de la saison. Un chiffre à comparer avec ceux qui l'ont fait entrer dans la légende et qui recensent six revers sur toute l'année 2004, quatre en 2005, cinq en 2006 et neuf en 2007. Cette saison, il a gagné seulement deux tournois mineurs, à Estoril et à Halle, et ne compte, pour la première fois depuis six ans à ce stade de l'année, encore aucun tournoi du Grand Chelem à son actif. Même s'il arrive à conserver sa place de n°1 mondial lors des prochaines semaines, il serait en grand danger à l'US Open, où il est tenant du titre alors que Nadal, huitième de finaliste en 2007, n'aura que peu de points à défendre. Et où l'Espagnol, après avoir patienté dans l'ombre du maître depuis le 25 juillet 2005, pourrait enfin monter tout en haut de l'échelle.