De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Décidément, le secteur de l'éducation n'a pas été sans grogne et a réactivé la protesta après deux jours seulement de l'annonce par la tutelle des nouvelles rémunérations des enseignants. Au moment où Benbouzid a multiplié des émissaires pour des conférences régionales sur la pédagogie, dont une grande partie aura été consacrée au débrayage, un retour de manivelle survient au terme de la lecture des augmentations. Résultat : une grève d'une semaine a été enclenchée hier par les deux syndicats l'UNPEF et le CNAPEST, qui a gelé les établissements scolaires répartis à travers la circonscription au grand dam des classes, notamment celles d'examens. Dans le palier du secondaire, la paralysie est quasi-totale, selon les premières statistiques de fin de matinée. Ainsi, il ressort un taux d'arrêt avoisinant les 90%. «Seuls les suppléants ou encore les vacataires ont rejoint les classes», a-t-on affirmé auprès du Conseil autonome des enseignants des lycées. Pour ce qui est des deux premiers cycles, il est des tergiversations, atteste le responsable de l'UNPEF en raison des pressions occasionnées par certains directeurs à l'encontre des grévistes au motif que le débrayage n'est pas réglementaire. Au demeurant, des écoles étaient paralysées. Et l'union du personnel maintient son mot d'ordre. «La manière d'agir de Benbouzid n'est pas pédagogique. C'est une politique d'étalage malsaine qu'il a entreprise», devaient marteler les coordinateurs des deux syndicats de wilaya. M. Bouceta, responsable du CNAPEST, dira pour sa part : «Le ministre a voulu jouer à découvert en ridiculisant le corps des enseignants en dévoilant leurs nouvelles payes.» Et d'ajouter : «Puisque l'occasion s'est présentée, on aimerait à notre tour connaître la fiche de paye du ministre et de son staff.» Pour conforter la légitimité de leur protestation, les syndicats s'interrogent sur les critères ayant été à l'origine de la hauteur de l'augmentation dans les salaires, qui, selon eux, ne répondent nullement aux attentes de la corporation. «Après lecture de la grille, il s'avère que plus des 50% ont trait aux rappels des 26 mois», affirme notre même interlocuteur. En définitive, les deux syndicats se disent ouverts «à nouveau» au dialogue qui pourrait apporter des précisions sur cette nouvelle fiche de paye. «Sans dissimuler le dossier relatif aux œuvres sociales et qui traîne à être solutionné», appréhendent–ils notamment.