Photo : Riad Par Fella Bouredji Le mouvement de grève qui paralyse le secteur de la santé depuis près de trois mois n'est pas sur le point de toucher à sa fin. Et ce, malgré la reprise des négociations qui n'ont pour l'instant fait l'objet d'aucune avancée pour le dénouement de la situation de crise qui caractérise ce secteur. C'est ce que se sont accordés à dire le Dr Merabet et le Dr Yousfi, représentants de l'intersyndicale des praticiens de santé publique (SNPSP, SNPSPP) dans un point de presse organisé hier. Deux éléments nouveaux ont été d'emblée annoncés : la reprise du dialogue après des mois de doléances et la réunion de conciliation avec le ministère ainsi qu'une rencontre avec Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN et représentant du président de la République. Deux éléments jugés positifs parce qu'ils relancent les négociations entre les grévistes et la tutelle. «Le SG du FLN a été très réceptif et s'est d'ailleurs étonné de voir cette crise durer au vu de la légitimité des revendications. Il s'est engagé à œuvrer auprès du Premier ministre pour la résolution de cette crise», expliquera le Dr Yousfi, et au Dr Merabet d'ajouter : «Le plus intéressant à souligner est que nous avons remis l'essentiel sur le tapis et l'essentiel n'est autre que la plateforme de revendications à l'origine de ce conflit. Nous avons tapé à toutes les portes (partis politiques, groupes parlementaires, président de l'APN, commission santé du Sénat, Premier ministre, président de la République) mais sans retour d'écho, donc on se réjouit forcément de cette rencontre avec le premier responsable du FLN. Et le plus intéressant c'est son deuxième statut de représentant personnel du président». Cette rencontre sera l'occasion de revenir sur les revendications essentielles à l'origine de cette grève, dont le pivot central est le statut particulier mais aussi sur les conditions dans lesquelles l'activité syndicale a lieu. Elle sera aussi l'occasion d'exprimer sa solidarité aux syndicats de l'éducation nationale. Soutien exprimé dans un sens d'éthique syndicale mais surtout par conviction de la légitimité de leurs revendications. A cet effet, le Dr Merabet condamnera fermement la manière d'agir du ministère de l'Education nationale qui a rendu publique la fiche des salaires des fonctionnaires de l'éducation. «Je trouve cette façon de faire scandaleuse et écœurante ! Si les pouvoirs publics veulent entrer dans une optique de transparence, alors que les salaires de tous les Algériens, ministres, juges, députés etc., soient placardés», explique le même intervenant avant d'ajouter : «Je suis d'accord pour qu'on affiche la progression des salaires ces dernières années, mais on doit la confronter à la progression de l'inflation.» Les deux représentants de l'intersyndicale des praticiens de la santé ont également annoncé qu'au vu de ces derniers événements relançant le débat entre grévistes et tutelle, le rassemblement prévu à la présidence le 24 février a été de ce fait annulé en signe de bonne volonté. Ils ont toutefois indiqué que la grève est maintenue et qu'aucune trêve n'est possible sans la résolution des problèmes posés.