La semaine dernière aura été marquée par la célébration du double anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et la nationalisation des hydrocarbures. La semaine aura également été marquée par la réunion à Alger des conseils économiques et sociaux africains et par la tenue de rencontres bilatérales entre l'Algérie et ses partenaires tchèque et omanais. Pour ces trois évènements, rien de particulier n'est à signaler, puisque ce genre de rendez-vous a lieu plusieurs fois par an. Pour le 24 février, dont la symbolique est importante, le contexte se présente différemment cette fois-ci, cette date a coïncidé cette année avec un front social en ébullition avec la grève des praticiens de la santé et des professionnels de l'éducation sur fond de scandale de Sonatrach. La célébration du 24 février 2010 avait un goût d'amertume. Il y a d'un côté la contestation sociale, en raison notamment d'un pouvoir d'achat en érosion continue avec la flambée sans cesse croissante des prix des produits de large consommation, à l'image du sucre dont le prix a progressé de 112% sur le marché international entre 2008 et 2009 et des légumes secs. Les subventions des produits de large consommation sans des mesures de contrôle ne suffisent pas pour freiner la colère de milliers de travailleurs. Il y a en parallèle le scandale Sonatrach qui a mis à nu les défaillances de nos gestionnaires à prendre en charge les grands dossiers liés à la passation des marchés publics. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil l'a même reconnu en évoquant le manque d'expérience dans ce créneau chez les cadres de Sonatrach. Mais cela n'explique pas le scandale et ne justifie pas les malversations et les détournements des deniers publics. La lutte contre la corruption, «qui est au cœur de l'action de l'Etat», comme l'a souligné le président de la République dans son message aux travailleurs, devrait donc être orientée et ciblée pour atténuer l'impact de ces «pratiques parasitaires» perceptibles à tous les niveaux. S. I.