Synthèse de Ghada Hamrouche Les Occidentaux, notamment la France, l'Allemagne, et les Etats-Unis, sont des pays très peu fiables. C'est la dernière critique qui leur a été adressée par l'Iran concernant le dossier de son nucléaire. Dans une lettre ouverte au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) réuni à Vienne pour examiner notamment d'éventuelles sanctions contre Téhéran, publiée par l'agence de presse Fars, l'Iran souligne spécialement les «manquements» de ces trois pays aux contrats passés avec l'Iran en matière nucléaire même avant la révolution de 1979. Les Iraniens demandent aux gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'intégrer ces informations pour pouvoir prétendre procéder à l'évaluation des «demandes légitimes» de l'Iran dans le dossier nucléaire. Téhéran a invoqué notamment un problème de «confiance» envers les grandes puissances pour refuser leur proposition d'échanger son uranium faiblement enrichi contre du combustible pour son réacteur de recherche de Téhéran, préférant lancer lui-même la production d'uranium hautement enrichi à 20% pour obtenir ce combustible.Ce refus a entraîné la condamnation en novembre de l'Iran par l'AIEA, dont les gouverneurs devaient plancher à nouveau sur ce dossier aujourd'hui et demain afin de préparer le terrain pour une quatrième série de sanctions contre Téhéran au Conseil de sécurité de l'ONU. Dans sa lettre ouverte, l'Iran rappelle notamment son contentieux avec Washington sur un contrat passé avant la révolution islamique de 1979 avec la société AMF pour la fourniture de combustible à son réacteur de Téhéran. «Le gouvernement américain a bloqué la livraison de ce combustible qui devait avoir lieu en 1980, et a refusé de rembourser à l'Iran les 2 millions dollars qu'il avait déjà payé à AMF», note le document. La lettre ouverte mentionne également le refus à la même époque par l'Allemagne de fournir du combustible pour la centrale nucléaire de Bouchehr, dont la construction par une filiale de l'allemand Siemens a été stoppée au moment de la révolution puis abandonnée en raison de la guerre contre l'Irak (1980-1988). L'Iran rappelle enfin son contentieux, apparu à la même période, avec le consortium européen Eurodif, basé en France, dont il est toujours actionnaire à 10%. La partie financière de ce contentieux a été réglée avec Paris en 1991, mais le document trouve «très étrange» que «l'Iran, qui a donné un milliard de dollars de prêt à Eurodif, n'ait jamais pu en obtenir le moindre service pour ses réacteurs de Téhéran et de Bouchehr». «Ces décisions [des trois pays] sont basées sur une logique de puissance et l'indifférence au droit et aux réalités», affirme la lettre ouverte.