Photo : S. Zoheïr Par Abdelghani Aïchoun La vente des véhicules a considérablement baissé depuis la suppression par le gouvernement du crédit automobile. Si cette décision est, à première vue, justifiée, estiment des analystes, il n'en demeure pas moins qu'elle a «pénalisé» plusieurs personnes qui voulaient acquérir un véhicule en passant par cette formule. En somme, au-delà des explications «économiques», ceux qui s'intéressent au crédit auto se demandent si sa suppression est la solution la plus idoine. Des employés et des cadres moyens se retrouvent, donc, en quête d'un moyen pour acquérir un véhicule. «J'envisageais d'acheter une petite voiture en contractant un crédit bancaire, car je n'ai pas suffisamment d'argent pour la payer cash. Maintenant, je suis forcé d'attendre deux ou trois ans afin d'épargner la somme correspondante. Je comprends bien que les autorités veulent réguler ce secteur, mais je pense qu'il fallait qu'on pense aux acquéreurs», nous a déclaré Hacen, 34 ans, jeune cadre dans un organisme public. Celui-ci n'omet pas d'exprimer son souhait de voir cette décision «annulée», même s'il se dit «sceptique» par rapport à une telle éventualité. D'autres, en revanche, ont applaudi à la décision. Là, il s'agit essentiellement de personnes qui possèdent déjà des véhicules et qui «souffrent» quotidiennement des énormes embouteillages, notamment dans la capitale. «Il fallait mettre un terme à ce crédit. La circulation est devenue impossible à Alger. Tout cela a commencé avec l'arrivée de la vente de véhicules par facilité», a indiqué Djamel, la quarantaine, un commerçant exerçant dans une commune de l'Ouest d'Alger. En tout état de cause, un bon nombre de jeunes intéressés par l'achat d'un véhicule attendent pour voir. Ils sont souvent à l'affût de la moindre information relative au «retour» du crédit automobile. «On entend parler à chaque fois d'un probable retour du crédit automobile. On sait que ce genre d'information est peu crédible actuellement. Personnellement, je suis pratiquement sûr que le crédit auto ne va pas être relancé à court terme. Mais, j'espère toujours que les autorités reviendront sur leur décision. Avec la cherté de la vie, il est très difficile d'économiser 40 ou 50 millions pour acheter un véhicule. Là il est question d'une voiture ancienne. Pour les véhicules neufs, le pari est encore plus difficile. Sans le crédit, je vois mal comment je pourrai acheter une voiture», nous a déclaré, Samir, un jeune de 26 ans, ingénieur dans une société de télécommunications. En tout état de cause, quoique cette décision soit justifiée, à travers les explications des spécialistes, beaucoup de jeunes en sont pénalisés. Ils espèrent, tous, un retour du crédit auto.