Pour apaiser cette ambiance électrique, les responsables, au lieu de revoir leur copie, n'ont pas trouvé mieux que de faire payer la note aux joueurs, en écartant sept et pas des moindres. Les concernés sont Ousserir, Bezzaz, Babouche, Raho, Zaoui, Bouazza et probablement Zemmamouche. Placé sur une pente raide, le coach national aura à cœur de mettre fin à la forte pression qui ne cesse de le ronger depuis l'entame de la phase finale de la CAN 2010 (3 défaites en autant de matches) et de renouer avec le succès. Un double objectif que les coéquipiers de Hassen Yebda s'évertueront à réaliser et apaiser par là même la vive tension qui envenime l'ambiance des fans des Verts. On reproche, par ailleurs, à l'entraîneur Rabah Saadane son obstination à faire jouer des joueurs en baisse de forme, alors que l'effectif recèle des valeurs sûres et peut être enrichi en faisant appel au gros du contingent évoluant en Europe. Le gardien Mickael Fabbre de Clermont est pressenti après que la piste du gardien du Slavia Sofia, Ouahab M'bolhi, eut été écartée, du moins pour le moment. L'excentré gauche, Mohamed Chakouri, de Charleroi, le demi-offensif Adlene Guedioura ou l'attaquant Karim Benyamina pourraient aussi constituer des solutions de rechange pour assurer le déclic souhaité. Le retour de l'international Faouzi Chaouchi et la qualification de Sofiane Feghouli devraient procurer d'autres solutions. Si l'arrivé de ces joueurs se concrétise, des solutions et des réajustements sont donc attendus sur le plan tactique, de manière à assurer une meilleure complémentarité entre les trois compartiments. Il s'agit surtout de rendre l'entrejeu plus mobile et plus énergique. Mansouri et Yebda assureront le rôle de pivot, alors que Guedioura et Lacen évolueront à leurs côtés, comme régisseurs et récupérateurs à la fois, pour soutenir les défenseurs et servir les attaquants. Un double rôle stratégique qui nécessite autant d'efforts que d'imagination et de savoir-faire. Même avec ce renfort de qualité, contrairement aux sorties précédentes, la formation type ne devra pas connaître de véritable changement. Pour assurer la régularité dans les résultats, il est nécessaire de stabiliser l'effectif, en injectant par petite dose les nouveaux capés. Aux dernières nouvelles, le staff technique ne renouvellera pas sa confiance à l'enfant de Saïda, le sociétaire de Blackpool, Hameur Bouazza. Ce joueur, dont la progression était constante avec les Verts, s'est retrouvé subitement et inexplicablement écarté de la liste des sélectionnés algériens. Il a fait les frais de la raclée face aux Serbes. Pourtant, il n'a pas pris part au naufrage. Joueur calme, très appliqué, Hameur, qui avait fait preuve d'aptitudes tactiques assez valables lors de la dernière CAN 2010 en Angola, était, et l'on se doit de le dire, l'une des principales satisfactions algériennes lors de cette CAN. Il s'est notamment distingué par un but victorieux face à la Côte d'Ivoire, et par ses remarquables échappées sur l'aile droite comme cette belle seconde mi-temps réussie face au Mali ou cette magnifique production tactique fournie contre l'Angola. Aussi, d'aucuns pensent que sa mise à l'écart ne peut s'expliquer par des inaptitudes techniques sachant que, même lorsqu'il n'était pas au mieux de sa forme, il était régulièrement appelé chez les Verts. Etant convaincu de ses qualités et surtout de sa polyvalence, Saadane l'a longtemps choyé avant de le lâcher à quelques mois du Mondial. Nous savons que les Fennecs auront une mission délicate en Afrique du Sud : confirmer une attendue réaction positive pour dissiper le doute. Mais ces mises à l'écart injustifiées restent contestées et méritent au moins d'être élucidées. Y. B.