Les journalistes de la radio nationale travaillant au cachet lancent un véritable cri de détresse. Leur situation socioprofessionnelle, qui se dégrade chaque jour davantage, les plonge dans une véritable précarité. N'en pouvant plus de subir les injustices et l'exclusion, plusieurs d'entre eux qui exercent à radio El Bahdja, radio Culture, radio Coran et radio Net ont décidé d'entamer, à partir d'hier, une grève de la faim pour une durée illimitée et ce, jusqu'à satisfaction de leurs revendications. «Nous vivons une situation intenable. Notre statut de ‘‘cachetiers'' ne nous permet pas de bénéficier des mêmes droits que l'ensemble du personnel de la radio algérienne. A savoir la formation, le droit au congé, les prêts bancaires, l'accès au logement et, en un mot, notre statut est des plus précaires. Un statut que nous jugeons non conforme à la législation du travail et au nouveau code régissant les relations de travail au sein des entreprises de presse. Nous considérons que cette forme d'apartheid et de ségrégation entre les travailleurs et les travailleurs doit être bannie à jamais au sein de notre entreprise. Et ce, par la permanisation de l'ensemble des ‘‘cachetiers''», relève-t-on dans le communiqué diffusé par les journalistes grévistes. Ces derniers, formant les deux tiers du personnel de la rédaction rien qu'à la radio El Bahdja, sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur combat pour défendre leurs droits. «Cela fait neuf ans que je travaille à la radio. Durant toutes ces années, j'ai assumé toutes les tâches dans la rédaction de l'information. J'ai toujours fait le travail d'un employé permanent. Mes compétences ont toujours été reconnues. Mais lorsque je demande à être régularisé, on m'oppose une fin de non-recevoir», explique l'un des grévistes de la Radio El Bahdja qui occupent leur lieu de travail en signe de protestation. «Ils nous traitent comme des khemassa. Alors que nous cravachons plus que les permanents, nous ne disposons d'aucun droit. Pour une simple réclamation, on est licencié. Ils nous disent que la radio n'a pas d'argent pour nous permaniser. Alors qu'ils nous expliquent où vont les immenses recettes publicitaires», lance un autre gréviste en brandissent plusieurs banderoles de protestation. «Le problème des ‘‘cachetiers'' n'est pas propre à radio El Bahdja. Il concerne toutes les radios algériennes. Dans ce sens, il doit être traité d'une manière globale. C'est pour cela que la direction générale a opté pour la pige», explique de son côté le directeur de la chaîne Farid Toualbi. Ce dernier assure qu'il ne relève pas de ses prérogatives de recruter des permanents à la radio ni de gérer les recettes publicitaires. «J'ai transmis au directeur général de la radio les revendications des grévistes. Je leur demande donc de patienter pour voir comment leur problème sera traité», précise-t-il. A. S.