Le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, a renouvelé hier son appel au dialogue avec les séparatistes du Yémen du Sud, dans un discours prononcé devant la haute académie militaire à Sanaa. «Nous sommes ouverts à toutes les revendications politiques et nous vous appelons au dialogue», a-t-il lancé. Sur un ton provocant et menaçant, il a ajouté : «Je suis sûr que les drapeaux séparatistes vont brûler dans les jours et les semaines qui viennent», rappelant que le Yémen n'a «qu'un drapeau que nous avons accepté par notre libre volonté», a rapporté le journal gouvernemental Septembre. «Nous allons former des commissions locales de dialogue avec ces forces si elles acceptent de parler», a encore dit M. Saleh. «Ces commissions comprenant des membres du Parlement, du Conseil consultatif et du pouvoir provincial seront prêtes à dialoguer avec ceux qui ont des revendications réelles […] et nous ferons en sorte de les satisfaire», a souligné le chef de l'Etat yéménite. «Mais nous allons rejeter la culture de la haine, du racisme et du régionalisme», a-t-il averti. Le chef d'Etat yéménite s'est ensuite attaqué aux partis de l'opposition, regroupés au sein du «Forum conjoint», les accusant de semer la zizanie dans le sud et le nord-ouest du pays. Pour rappel, le nord-ouest du Yémen, d'où est issu le président, a vécu, ces derniers mois, une violente guerre armée entre les rebelles zaïdites (chiites) et l'armée gouvernementale. Les zaïdites avait pris le contrôle de cette zone, principalement la ville de Saada, pendant plusieurs mois avant de signer un accord de trêve avec les autorités de Sanaa qu'ils accusent de les marginaliser politiquement, socialement et économiquement depuis des années. Ce sont les mêmes raisons qui ont poussé les hommes politiques du Yémen du Sud à vouloir se séparer du Yémen du Nord, après vingt années d'unification sans réels résultats.