Le prix du baril de pétrole qui a rebondi à 63,61 dollars, hier, fait penser que l'hémorragie va prendre fin. Les résultats préliminaires de l'étude de faisabilité du projet de gazoduc transaharien, qui doit relier le Nigeria à l'Algérie via le Niger, qui aura pour but d'alimenter l'Europe en gaz nigérian, seront au menu des discussions qui réuniront le ministre algérien de l'Energie et des Mines et son homologue nigérian. Le coût d'investissement du projet confié en mai 2005 à la société britannique d'Energy Consulting Penspen IPA est inscrit dans le programme du Nepad et estimé à 7 milliards de dollars. Le gazoduc qui doit inonder les marchés européens en production gazière nigériane partira de Wari sur le fleuve Niger pour être raccordé au réseau gazier algérien, il permettra, en outre, à certains pays d'Afrique subsaharienne tels que le Mali et le Niger, d'être alimentés en gaz naturel. Les entretiens entre le ministre de l'Energie et des Mines algérien, Chakib Khelil, vice-président des pays exportateurs de pétrole et le ministre nigérian du Pétrole Edmund Dukuru président de l'Opep, depuis hier à Alger, doivent surtout axer leurs discussions sur la situation du marché pétrolier dont le prix du baril de pétrole a connu une chute inexorable qui lui a fait perdre près de 2% de sa valeur depuis maintenant cinq mois. Le secrétaire d'Etat nigérian aux Ressources pétrolières, Edmund Dukuru, s'était montré très préoccupé par la chute du prix du baril de pétrole, lors de la dernière réunion des pays exportateurs de pétrole qui s'est tenue à Vienne en Autriche. Il s'était demandé à cette occasion jusqu'où les prix du baril de l'or noir allaient baisser, tout en rappelant que l'Opep, pressée de répondre à l'essor de la demande mondiale ainsi qu'à la situation géopolitique créée par les diverses crises, produisait au-delà de ses quotas et ce, depuis juin 2003. Cette situation a été qualifiée d'intenable par le ministre du Pétrole nigérian. Il est temps, selon lui, de réexaminer l'état réel de l'offre et de la demande. La situation géopolitique actuelle et la menace que font peser les Etats-Unis, quant à d'éventuelles sanctions contre l'Iran dans le conflit du nucléaire, ont renvoyé aux calendes grecques la position des pays de l'Opep. Le prix du baril du pétrole qui se maintient tant bien que mal entre 63 et 64 dollars, est considéré comme acceptable par les pays exportateurs de pétrole. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines qui pronostique un prix du baril de pétrole à 50 dollars, n'a, cependant pas écarté une éventuelle récession aux Etats-Unis qui pourrait provoquer une chute de la demande qui ne serait pas sans conséquence sur le prix du baril. Cette option qui dépend de la croissance mondiale, laisse toutefois peser des incertitudes quant à la vigueur de l'économie mondiale dès 2007, étant donné que la machine économique américaine, dont dépend la croissance du marché mondial, a plutôt tendance à s'essouffler actuellement. Les cours du brut, qui ont cependant rebondi ce lundi 18 septembre pour atteindre les 63,61 dollars à New York, font penser que la dégringolade du prix du baril de pétrole est sur le point de prendre fin.