Photo : Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar
Décidément, les lacunes et autres malfaçons dans la réalisation des logements sociaux ont la peau dure dans la wilaya d'Oran. Quelques années après les terribles épisodes des logements mal construits à Oran, où tricheries et autres lacunes ont été révélées au grand jour par les habitants, voilà que d'autres entreprises récidivent. Quelques jours seulement après le relogement des familles à haï Ennour et haï Yasmine, de graves malfaçons et autres anomalies ont été constatées au niveau des logements. Ainsi, les habitants ont dû procéder au bricolage et au colmatage de certains travaux mal finis. «Nous n'arrêtons pas de bricoler depuis qu'on est ici. Tout est à refaire. Je ne sais pas pour ce qui est du gros œuvre. Mais le reste, c'est du bâclage», nous confie un vieil homme, excédé par tant de mépris de ces entreprises de réalisation. Depuis plus de dix jours, la cité n'est plus alimentée en eau potable. Et pour cause, la tuyauterie très mal installée, de l'avis de tous les citoyens que nous avons rencontrés sur les lieux, a éclaté au moment de la mise en service de la vanne d'alimentation en eau potable, faisant le bonheur des plus petits qui s'y désaltèrent et se rafraîchissent en cette période de canicule. «Moi, j'ai carrément fait appel aux services d'un plombier pour me refaire l'installation. Ça m'a coûté plus de 5 000 DA. Et ce n'est pas encore fini», note un habitant qui renchérit : «Notre joie n'est pas complète.» La défaillance des services techniques de l'ex-ADE ainsi que de ceux de l'OPGI dans la réception des travaux a engendré cette situation de non-droit. Du coup, une polémique s'est engagée entre les deux entités, l'une rejetant la responsabilité sur l'autre, alors que la responsabilité est pleinement partagée. Autre détail frappant, les persiennes des fenêtres sont fabriquées en fer ! Une véritable ignominie à l'égard de ces familles qui habitaient, pour la plupart, dans des maisons de maître et autres villas à Ras El Aïn. Pourtant, deux ou trois immeubles avoisinants ont été dotés de fenêtres en bois. Autre problème non moins important, la nouvelle cité de haï Ennour commence à se transformer en un gigantesque marché où s'entremêlent animaux et êtres humains en permanence. En fait, c'est le décor apocalyptique de Ras El Aïn et de Sidi El Houari qui a été transposé dans cette nouvelle cité. Défigurée et salie par tant d'anarchie et de laisser-aller, la cité change de visage peu à peu et se dégrade à vue d'œil quelques jours seulement après son inauguration. L'absence de points de ramassage des ordures plonge la cité dans un chaos sanitaire. Alors que certains immeubles ont été embellis avec des espaces verts protégés par des grillages, d'autres sont restés tels quels, sans aucun aménagement. Il y a lieu de signaler que la cité n'a pas été alimentée en gaz de ville. Les habitants nous ont également évoqué l'absence d'une mosquée, contrairement aux recommandations du président de la République. Autant d'anomalies et de malfaçons qui ne semblent pas gêner outre mesure les responsables locaux qui se cantonnent dans des satisfactions étriquées depuis quelques années déjà.