Chaque année, 22.000 fuites sont enregistrées causant des pertes de 110 millions de m3 environ au niveau de la capitale uniquement. Les Algérois n'auront plus de problème d'eau à partir de septembre prochain. Leur soif sera définitivement étanchée. «Actuellement à hauteur de 81%, l'eau coulera à 100% et H24 d'ici le mois de septembre prochain au niveau d'Alger», a déclaré hier Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau en marge de la célébration du 3e anniversaire de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) à Kouba. Cet objectif, le ministre a voulu l'atteindre prématurément. Cependant, la complexité des réseaux en eau potable (4000km) de la wilaya d'Alger ont rendu difficile cette mission. «Pour y arriver, il faut sécuriser les ressources, fiabiliser les transferts (grosses canalisations) et les stations de pompage avant de rénover et redimensionner le réseau de distribution», a déclaré à L'Expression Jean- Marc Jahn, directeur général de l'entreprise. Cette alimentation permanente en eau potable dont la qualité n'a rien à envier aux autres capitales du monde, permettra aux Algérois d'être moins stressés. Aidée certainement par une pluviosité ayant atteint des records, la Seaal n'a pas ménagé ses efforts. Des efforts qui font d'elle un fleuron à préserver et un leader à l'échelle continentale. «La Seaal a multiplié par 20 ses performances», a souligné le DG. Et d'être plus précis: «Au début, elle n'a traité que 6% des eaux usées mais une fois le contrat arrivé à terme, elle atteindra un taux de 70%.» S'exprimant dans un autre chapitre, M.Sellal a mis l'accent sur les fuites d'eau constatées de visu. «A l'instar du terrorisme, il faut mener une lutte implacable pour que ces fuites disparaissent», a-t-il insisté en appelant les citoyens à faire preuve de civisme. Chaque jour, 150.000 m3 d'eau sont injectés pour combler le déficit induit par ces fuites quotidiennes. La situation est peu reluisante à Alger. Chiffres à l'appui, le ministre a précisé que 22.000 fuites sont enregistrées chaque année causant des pertes de 110 millions m3 environ. C'est à ce niveau que réside le défi de la Seaal. Convaincre toute la population algéroise d'agir dans le bon sens, d'éviter le gaspillage. Un travail titanesque de sensibilisation attend cette entreprise. «Une fois le H24 atteint, on s'attaquera au comportement des gens», dira J.M.Jahn. La société qu'il dirige fait face à d'autres problèmes comportementaux. «Chaque année, on dénombre 150.000 branchements illicites de compteurs, chose qui nous oblige à en placer 100.000 autres.» Le civisme et la prise de conscience sur lesquels M.Sellal a axé son intervention ne concernent pas uniquement le gaspillage de l'eau. Ce genre de pratique prohibée montre que la société de droit algérien a un long chemin à parcourir. Et suivra ensuite la sanction qui devra être lourde à l'encontre de tout fraudeur. L'autre point à relever de l'intervention du ministre a trait sans conteste à la prise en charge de la situation de Oued El Harrach. «Il nous faudrait un effort particulier», a-t-il expliqué. Quant au DG de Seaal, il a précisé qu'«il faut éviter à ce que les eaux de diverses stations soient déversées dans cet oued jusqu'au transfert de ses égouts à la station de Baraki.»