Photo : Archives De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La population de Bouira et les responsables locaux ont rendez-vous, encore une fois, avec la célébration de la Journée mondiale pour la protection de l'environnement, qui coïncide avec le 5 juin de chaque année, alors que la dégradation du cadre de vie du citoyen et la prolifération des décharges sauvages à travers les anciens quartiers de la ville de Bouira et d'autres communes de la wilaya, gagnent du terrain. Pour marquer cette journée, les services de l'environnement ont préparé une série d'activités, qui s'étaleront jusqu'à jeudi prochain, au niveau de la maison de jeunes Mohamed Issiakhem de Bouira. Elles devront présenter toutes les opérations effectuées par ce secteur dans le but de protéger l'espace vital de la population et diminuer les effets de la pollution dans les quartiers des différentes agglomérations. Cependant, l'absence d'un tissu associatif actif dans le domaine, comme c'est le cas dans d'autres régions du pays où des avancées considérables ont été réalisées, banaliserait quelque peu cet événement et le transformerait en une simple rencontre, du déjà-vu et entendu en somme. Les hypothétiques visiteurs auront à entendre les sempiternels constats de dégradation sans plus. Des animateurs et des citoyens se plaignent de l'état déplorable du cadre de vie en critiquant les responsables du secteur et les autorités locales, lesquels ne font rien pour remédier à cette situation, alors que les concernés, eux, pointent le doigt sur l'incivisme des citoyens qui aggravent une situation déjà peu reluisante. La dégradation de l'environnement a un impact direct sur la santé et la qualité de vie de la population. Les Bouiris ont de plus en plus de mal à respirer. A Sour El Ghozlane, les citoyens ne cessent de faire état des centaines de personnes qui sont atteintes de maladies respiratoires à cause de la pollution. Pourtant, plusieurs lois et mesures ont été adoptées, et sont entrées en vigueur depuis des années en matière de protection de l'environnement et l'amélioration du cadre de vie de la population. Ces textes sont, malheureusement, ignorés par les citoyens et les usagers, et mal appliquées par les services concernés, déplorent certains habitants soucieux du risque qu'encourt la population. Au niveau local, l'incivisme du citoyen et le manque de moyens ont toujours été présentés par les responsables comme des causes du désastre environnemental dans la wilaya. Plusieurs lois-cadres ont été établies, plusieurs dispositifs sont mis en place avec infrastructures, mais, à chaque 5 juin, on s'aperçoit que ce qui a été fait est très minime. L'action sur le terrain doit donc être permanente et soutenue. Pour cette année, la direction de l'environnement a organisé des actions, toujours dans le cadre de la sensibilisation des citoyens à s'intéresser à la sauvegarde de leur cadre de vie, à travers des opérations de collecte, d'exposition et de conférences, ainsi que des activités relatives à la Journée mondiale de l'enfance en rapport à l'événement. Cela dans le but d'alerter sur les grands risques encourus par l'humanité. Les responsables entendent informer l'opinion publique sur les étapes suivies dans l'enfouissement des déchets ménagers et autres détritus. Par ailleurs, la prolifération des décharges sauvages est constatée avec acuité dans les localités ou quartiers où le nombre de constructions illicites est important, car ces sites, non reconnus par les pouvoirs publics en raison de leur non-conformité avec les règles de l'urbanisme et de la construction, ne sont pas touchés par les services chargés de l'hygiène et du ramassage des ordures ménagères. Ces quartiers et autres bidonvilles deviennent ainsi des endroits où leurs habitants souffrent de sempiternels problèmes de saleté, d'absence d'hygiène et de prolifération de maladies de toutes sortes. D'autres citoyens ignorent que la police de l'urbanisme est, en même temps, chargée de la protection de l'environnement, et ce, depuis sa création en 2002, mais, selon nos sources, celle-ci est rarement alertée par les citoyens pour atteinte à l'environnement, alors que, du côté des autorités communales, le rôle de cette dernière est uniquement de lutter contre les constructions illicites et la non-application de la réglementation relative à l'habitat et l'urbanisme.