La France, la Suisse, l'Autriche, les Pays Bas, les ex-pays de l'Est,.… ne sont pas les seuls à compter avec une extrême-droite qui ressort un peu plus la tête hors de l'eau à chaque scrutin en Europe. Les élections régionales italiennes des 28 et 29 mars qui ont permis à la droite de gagner 6 des 13 régions en jeu, confirment, si besoin est, cette poussée des extrémistes de droite. La Ligue du Nord, un groupuscule de populistes, il y a quelques années, qui a emporté deux conseils régionaux, a réussi de Turin à Venise à faire des percées notables. Dans les riches régions du nord et les zones réputées à gauche depuis toujours. 12,7% de voix, soit plus du double des 5,7% remportés lors des régionales de 2005, et en progression par rapport aux législatives de 2008 (9,5%) et aux européennes de juin 2009 (11,3%). Comme le Front National en France, elle a récupéré les déçus de Berlusconi et une partie d'un électorat populaire qui ne se reconnaît plus dans les discours de la gauche. Membre de la coalition gouvernementale que dirige Silvio Berlusconi, le parti autonomiste et xénophobe d'Umberto Bossi, qui se pose désormais en arbitre après «ses» bons résultats qui pourraient provoquer des remous chez les «amis» de Berlusconi, pourrait demander à jouer un rôle majeur au sein de la majorité. «C'est moi, l'arbitre de la situation», déclare Umberto Bossi à l'attention d'«Il Cavaliere» qui, à 73 ans et après deux ans d'un mandat marqué par la crise, des scandales et des accusations de corruption, assiste, impuissant, à sa popularité qui dégringole dans les sondages. Selon la presse italienne, la Ligue pourrait pousser Berlusconi à revoir sa politique des étrangers. Forte d'une soixantaine de députés, de 350 municipalités qui lui ont permis de négocier quatre ministères lors de la formation du gouvernement, en 2008, elle pourrait demander quelques portefeuilles supplémentaires, voire le perchoir de la Chambre des députés qu'occuper Gianfranco Fini, le cofondateur du Peuple de la Liberté de …Berlusconi.