Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Après une période d'accalmie qui aura duré près de 2 mois, le complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar (Annaba) fait encore l'actualité avec ce rassemblement dit de «protestation» organisé par le syndicat de l'entreprise jeudi dernier devant le siège de la direction générale. Près d'un millier de travailleurs étaient venus exprimer leur soutien au syndicat qui demandait que le plan d'investissement 2010-2014 soit lancé et que les engagements pris par l'employeur soient tenus. Le plan en question, d'un montant de 160 millions de dollars, devait prendre en charge le renouvellement de la cokerie à l'arrêt suite à une expertise la classant comme vétuste et où les risques d'explosion sont très présents, la modernisation des installations ainsi que la formation des personnels affectés dans les différentes unités. L'employeur, selon les responsables du syndicat, ne veut pas mettre en œuvre ce plan et attend que l'accord d'association prenne fin (2011), ce qui le libérerait des engagements pris. Les travailleurs refusant de rester dans l'incertitude quant à l'avenir du complexe et par là même leurs postes d'emploi avaient chargé le syndicat de porter leurs revendications auprès de l'employeur. «Nous exigeons que le plan d'investissement soit effectivement mis en place, il y va de l'avenir du complexe ; ce sont nos emplois qui sont menacés dans un proche avenir et, si l'employeur se refuse à le faire d'ici le mois de mai 2010, nous appellerons à une grève illimitée», a crié le secrétaire général du haut de sa tribune. Ce à quoi répondit un tonnerre d'applaudissements entrecoupés par des slogans scandés par des centaines de travailleurs pleins de cambouis. «Ce qui est inadmissible, c'est que nous avons rempli notre part du marché suite à l'accord du mois de janvier, nous avons augmenté la production et nous sommes sûrs qu'avec le rythme de travail actuel, nous atteindrons les 1 million de tonnes prévus. La direction d'ArcelorMittal n'a pas tenu ses engagements et en plus elle projette de réaliser une compression des effectifs sous forme de départs volontaires de 1 200 travailleurs en leur proposant 2 millions de DA de prime. Nous avons connaissance de cela et nous n'accepterons jamais cette façon de faire. Nous mobiliserons tous les travailleurs pour empêcher cette opération ; si départ à la retraite il y a il faut ouvrir ce dossier avec le syndicat qui saura préserver et défendre les intérêts de tous les ouvriers», a conclu M. Smaïl Kouadria. Ce qui est sûr, c'est que le complexe sidérurgique n'est pas encore sorti de la zone de perturbations et que celle-ci risque de durer si la direction campe sur ses positions. Les jours à venir nous diront peut-être plus.